Judo

Judo
柔道
Art martial
Exécution d'un Ō-uchi-gari.
Exécution d'un Ō-uchi-gari.

Domaine Art martial
Pays d’origine Drapeau du Japon Japon
Fondateur Jigorō Kanō
Dérive de ju-jitsu
A donné jiu-jitsu brésilien, kosen judo, sambo
Pratiquants renommés Grands champions :
Sport olympique 1972 (démonstration 1964)
Pratiquants 10 millions dans le monde[réf. nécessaire]
Fédération mondiale

Le judo (柔道, jūdō?, litt. « voie de la souplesse ») est un art martial, créé au Japon en 1882 par Jigorō Kanō en tant que pédagogie physique, mentale et morale. Par rapport au Kobudō[1], ou « voie martiale traditionnelle », le judo est ce qu'on appelle un shin budō, c'est-à-dire une « voie martiale moderne », dont une branche a évolué en sport de combat puis en sport olympique à l'occasion des Jeux olympiques de Tokyo de 1964.

Détenant, à l'âge de 21 ans, trois densho de maître d'arts martiaux (équivalents des menkyo[2], ou autorisations de délivrer l'enseignement), Jigorō Kanō adopta sa propre méthode[pas clair], à laquelle il donna le nom de « jūdō kodōkan ». En 1920, il définit la philosophie de son art par deux maximes : « Seiryoku zenyo », la « bonne utilisation de l'énergie », et « Jita kyoei », « entraide et prospérité mutuelles ».

Kanō écarta toute technique dangereuse des anciennes écoles d'arts martiaux qu'il avait étudiées afin de faire du judo un système éducatif, à usage d'activité physique et morale, pour la jeunesse de son pays. Il transforma une méthode de combat à mains nues guerrière et brutale (aujourd'hui maladroitement désignée par l'appellation ju-jitsu[3]) en un art où prédominent l'éthique et la recherche de la maîtrise de soi, dans le but de développer sa personnalité ainsi qu'un état d'esprit constructif et non violent.

L'objectif principal du judoka en compétition est de projeter son adversaire sur le dos, soit de l'amener au sol et de l'immobiliser (techniques de maîtrise), ou de l'obliger à abandonner à l'aide de clés articulaires et d'étranglements. Les règles du judo ont évolué depuis la création de l'art martial et les techniques de percussion ainsi que les armes traditionnelles ne sont autorisées que dans sa forme théorique (kata) ; elles ne sont pas autorisées en compétition, ni même en pratique libre (randori).

Le lieu où l'on pratique le judo s'appelle le dojo (道場, dōjō?, litt. « lieu d'étude de la voie »). Les pratiquants, nommés judokas[4], portent une tenue en coton renforcé, le judogi, communément appelée kimono[5] en France (à tort, le terme kimono désignant en japonais un autre type de vêtement). Le judogi est généralement blanc, mais afin de faciliter la distinction entre les combattants dans les compétitions internationales, un des deux judokas peut porter un judogi de couleur bleue. Le judo se pratique pieds nus et torse nu sous le judogi chez les hommes ou avec un T-shirt blanc sous le judogi chez les femmes.

Les judokas pratiquent, à l'entraînement et en compétition, sur une surface plane délimitée de forme carrée, le tatami, qui est habituellement constituée d'un ensemble de tapis juxtaposés. Ceux-ci sont faits d'une mousse expansée à forte densité, qui amortit les chutes[6]. On utilisait à l'origine une dalle dense et épaisse de paille de riz tressée.

  1. En japonais, le Kobudo désigne l'ensemble des arts martiaux japonais pratiqués avec des armes non conventionnelles ou mineures (moins courantes). Il existe historiquement des kobudo japonais (Nihon-kobudo) et des kobudo d’Okinawa (Okinawa ko-budo jutsu ou Ryukyo-Kobukutsu).
  2. En japonais, le Menkyo dans le Bu-jutsu est une licence, une autorisation donnée par un maître d'art martial (Shihan, Senseï) à un disciple, lorsqu'il considère que ce dernier a atteint un niveau de compréhension le rendant capable de transmettre l'école à travers son enseignement (« Men » vient de « Manuka », « être libéré » ; « Kyo » signifie « autorisé »). Le Menkyo se présentait sous forme de rouleau (Makimono) où étaient inscrites différentes informations concernant celui qui le recevait, comme son nom, son niveau, les techniques apprises. Il existe plusieurs niveaux de maîtrise et « les délais de passage de ces reconnaissances de l'un à l'autre dépendent de chaque école (…) ». Cette disposition classique du temps du Bugei, et qui subsiste encore dans certaines écoles traditionnelles du Budo actuel, a été quelque peu reprise dans l’attribution des titres d'enseignants (Renshi, Kyoshi, Hanshi). Dans le système de gradation par « Dan », il intervient en général à partir du 4e dan.
  3. En japonais, le Ju-jutsu est une « technique de la souplesse », un principe général appliqué au combat, dans un système de combat au corps à corps élaboré au Moyen Âge japonais et intégrant aussi bien les techniques à mains nues que d'autres faisant appel à des armes (notamment le sabre). Ces techniques adoptent cette appellation au cours du XVIIe siècle. À cette époque, il existe une centaine d’écoles que compose le Japon féodal et postféodal. Ces écoles enseignent un large éventail de techniques de saisies, contre-saisies, projections, luxations, strangulations et immobilisations. Dans certaines écoles sont enseignées les techniques de frappe (Ate-waza). Certaines écoles sont également proches du Nin-jutsu japonais. La référence à Ju souligne l'essence du procédé : il s'agit, dans une confrontation, de ne pas engager une force brute mais utiliser du mieux possible celle de l'adversaire, de mettre la technique nécessaire à la victoire en harmonie avec la situation. La souplesse est dans l'esprit (tactique) comme dans la forme (technique). Les anciennes techniques de Ju-jutsu ont été à la base du judo. Le Nin-jutsu désigne en japonais un « (…) ensemble des arts martiaux japonais pratiqués, à l'origine, par les membres d'une caste particulière : celle des ninjas. Le Nin-jutsu fut qualifié de techniques d’espionnage du Japon féodal. »
  4. Éditions Larousse, « Définitions : judoka - Dictionnaire de français Larousse », sur Larousse.fr (consulté le ). L’appellation Judokate se retrouve souvent au féminin. Toutefois, le dictionnaire Larousse donne judoka au féminin comme au masculin.
  5. Éditions Larousse, « Définitions : kimono - Dictionnaire de français Larousse », sur Larousse.fr (consulté le ).
  6. La surface plane est constituée de tapis rectangulaires habituellement de 2 mètres sur un 1 mètre de côté. Sa périphérie est scindée à l'aide de tapis d'une seconde couleur afin de spécifier le risque de sortie de la surface. La dimension de combat est de 64 mètres carrés (8 × 8) au minimum et de 100 mètres carrés (10 × 10) au maximum.

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