Julius Evola

Julius Evola
Julius Evola au début des années 1940.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 76 ans)
RomeVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Giulio Cesare Andrea EvolaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Rédacteur à
Critica fascista (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
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Œuvres principales
Révolte contre le monde moderne (d), La tradition hermétique (d), Le mystère du Graal et l'idée impériale gibeline (d), Métaphysique du sexe (d), Raâga Blanda (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Giulio Cesare Andrea Evola, plus connu sous le nom de Julius Evola, né à Rome le et mort dans la même ville le , est un philosophe, « métaphysicien »[note 1], poète, peintre, ésotériste et idéologue d'extrême-droite italien. Evola considérait ses valeurs comme aristocratiques, monarchistes, masculines, traditionalistes, héroïques et résolument réactionnaires. Penseur excentrique de l'Italie fasciste, il entretenait aussi des liens avec l'Allemagne nazie. Durant les années d'après-guerre, il était connu comme le mentor idéologique de la mouvance néofasciste italienne.

Né à Rome, il a servi comme officier d'artillerie pendant la Première Guerre mondiale. Il est devenu un artiste dada, abandonnant la peinture lorsqu'il atteint la vingtaine. Il a déclaré avoir pensé au suicide jusqu'à ce qu'il ait une révélation en lisant un texte bouddhiste. Dans les années 1920, il plongea dans l'occultisme ; il écrivit sur l'ésotérisme occidental et sur le mysticisme oriental, développant sa doctrine de « l'idéalisme magique. »

Ses écrits mélangent diverses idées de l'idéalisme allemand, de la philosophie orientale, du pérennialisme et de la révolution conservatrice allemande de l'entre-deux-guerres, avec des thèmes tels que l'hermétisme, la métaphysique de la guerre et du sexe, le tantra, le bouddhisme, le taoïsme, l'alpinisme, le Graal, les civilisations et la décadence. Evola croyait que l'humanité vivait dans le Kali Yuga, un âge sombre d'appétits matérialistes déchaînés. Pour contrer cela et appeler à une renaissance primordiale, Evola a présenté un « monde de Tradition. » La tradition pour Evola n'était pas chrétienne – il ne croyait pas en Dieu – étant plutôt une connaissance surnaturelle éternelle avec des valeurs d'autorité, de hiérarchie, d'ordre, de discipline et d'obéissance.

Il est le théoricien d'un élitisme antimoderne fondé sur la référence à une tradition « aryo-nordique »[1] définie par la « mythologie solaire » et le « principe aristocratique mâle », opposé au « principe féminin » de la démocratie[2]. Selon le professeur Franco Ferraresi, la pensée d'Evola peut être considérée comme l'un des « systèmes antiégalitaires, antilibéraux, antidémocratiques et antipopulaires les plus cohérents du XXe siècle ». De nombreux écrits d'Evola sont connus pour leur misogynie, leur racisme, leur antisémitisme et leurs attaques contre le christianisme et l'Église catholique.

Evola a plaidé pour les lois raciales de l'Italie fasciste et est devenu le principal « philosophe racial » d'Italie. Les remarques autobiographiques d'Evola font allusion à son travail pour le Sicherheitsdienst ou SD, le service de renseignement des SS et du parti nazi[3]. Il a fui vers l'Allemagne nazie en 1943 lorsque le régime fasciste italien s'est effondré, revenant à Rome sous le gouvernement fantoche de la République sociale italienne pour organiser un groupe d'extrême-droite. En 1945 à Vienne, un fragment d'obus soviétique le laisse paralysé des membres inférieurs.

Lors de son procès en 1951, Evola a nié être un fasciste et s'est plutôt qualifié de « superfasciste. » Dans sa revue bimensuelle La Torre, il affirme : « Nous ne sommes ni fascistes, ni antifascistes […] Nous voudrions un fascisme plus radical, plus intrépide, un fascisme vraiment absolu, fait de force pure, inaccessible à tout compromis[4] ». L'historienne Elisabetta Cassina Wolff a écrit que « On ne sait pas si cela signifiait qu'Evola se plaçait au-dessus ou au-delà du fascisme ». Evola a été surnommé « l'idéologue en chef » de l'extrême-droite italienne après la Seconde Guerre mondiale. Il est devenu une référence de la Nouvelle Droite italienne, française[5],[6] et américaine[7]. Il continue d'influencer les mouvements traditionalistes et néo-fascistes contemporains[8],[9],[10].


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  1. Pierre-André Taguieff, La foire aux « Illuminés », Fayard/Mille et Une Nuits, , p. 534.
  2. Nicholas Goodrick-Clarke, Les racines occultistes du nazisme : les aryosophistes en Autriche et en Allemagne, 1890-1935, Pardès, (lire en ligne), p. 266.
  3. (en) H. T. Hansen, 'Preface to the American Edition', in Julius Evola, Men Among the Ruins: Post-War Reflections of a Radical Traditionalist, Simon and Schuster, (ISBN 978-1-620-55858-4) 2018, p.5
  4. In La Torre, 1er avril 1930. Repris in La Torre. Foglio di espressioni varie e di tradizione una, Il Falco, Milan, 1977. Cité in Jean-Paul Lippi, Evola métaphysicien et penseur politique, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1998, p. 253, note 148.
  5. Vingtième siècle no 37, 1993, p. 166-167 [lire en ligne].
  6. Stéphane François, Un Usage politique de l’ésotérisme : l’exemple de la Nouvelle Droite, Fragments sur les temps présents, 22 juillet 2009
  7. (en) « Steve Bannon Cited Italian Thinker Who Inspired Fascists », sur www.nytimes.com, (consulté le ) : « « Julius Evola est un des hommes les plus fascinants du XXe siècle. » a dit Richard Spencer. »
  8. (en) Nicholas Goodrick-Clarke, Black Sun : Aryan Cults, Esoteric Nazism, and the Politics of Identity, New York University Press, , 52–71 p. (ISBN 978-0-8147-3155-0, lire en ligne).
  9. (en) Jake Romm, « Meet the Philosopher Who's a Favorite of Steve Bannon and Mussolini », The Forward,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. Jason Horowitz, New York Times, « Thinker loved by fascists like Mussolini is on Stephen Bannon's reading list », BostonGlobe.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).

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