Karl Kraus

Karl Kraus
Karl Kraus en 1908, photographié par Madame d'Ora.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 62 ans)
Vienne (Autriche)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
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Fratrie
Richard Kraus (d)
Luise Drey (d)
Malvine Weingarten (d)
Alfred Kraus (d)
Josef Kraus (d)
Rudolf Kraus (d)
Marie Turnowsky (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Genre artistique
Œuvres principales
Les derniers jours de l'humanité (d), Die Fackel (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Karl Kraus est un écrivain autrichien né le à Gitschin en Bohême dans l’Empire austro-hongrois (aujourd’hui Jičín en République tchèque) et mort le à Vienne, ville dans laquelle il a vécu la plus grande partie de sa vie.

Auteur d’une œuvre monumentale, dramaturge, poète, essayiste voire acteur lors de ses lectures publiques, il a aussi et surtout été un satiriste et un pamphlétaire redouté. Il dénonçait avec la plus grande virulence, dans les pages de Die Fackel, la revue qu’il avait fondée et dont il a pendant presque quarante ans été le rédacteur à peu près exclusif, les compromissions, les dénis de justice et la corruption de la bourgeoisie viennoise et avant tout de la presse. Représentant éminent d’une Kulturkritik essentiellement fondée sur la critique linguistique et, partant, de la presse, il se voulait le défenseur de la littérature, voire de la langue allemande elle-même, et de l’imagination face au pseudo-réalisme médiatique.

D’origine juive, Kraus défendait l’assimilation des Juifs et n’hésitait pas à critiquer la bourgeoisie juive, et notamment la revue Neue Freie Presse emblématique de celle-ci[1], ainsi que le sionisme. Cela l’amena à prendre le parti des anti-dreyfusards et même à être parfois accusé d’antisémitisme. S’étant grandement affairé à défendre la liberté sexuelle contre la moralité et la juridiction de l’époque, il fut l’un des rares à ne pas tomber sous l’emprise de la frénésie martiale qui se propageait au commencement de la Première Guerre mondiale et s’employa au pacifisme et à la social-démocratie avant qu’il ne se distanciât à nouveau de cette dernière, considérant qu’elle était trop naïve pour résister au national-socialisme[2], voire qu’elle avait frayé la voie à celui-ci[3]. Il écrira alors un chef-d’œuvre, Les Derniers jours de l’humanité, une pièce de théâtre dénonçant la boucherie de 1914–1918 sur près de 800 pages. En 1933, il écrira la Troisième nuit de Walpurgis, dénonciation féroce et lucide du national-socialisme.

  1. Ainsi en dévoile-t-il le manque de caractère encore dans la Troisième nuit de Walpurgis en démontrant par des citations qu’elle minimise le danger national-socialiste même après le boycott antisémite. Cf. Dritte Walpurgisnacht (= Schriften, vol. 12 , éd. par Christian Wagenknecht, Francfort-sur-le-Main, Éditions Suhrkamp, 1989), p. 103.
  2. (de) Karl Kraus, « Die Fackel » Inscription nécessaire, sur fackel.oeaw.ac.at (consulté le ).
  3. (de) Karl Kraus, « Die Fackel » Inscription nécessaire, sur fackel.oeaw.ac.at (consulté le ).

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