La Germanie

Carte de la Germanie antique dans un livre de Harper and Brothers (éditeur à New-York) en 1849.

La Germanie ou L’Origine et le Pays des Germains (en latin De Origine et Situ Germanorum) est un court traité de l'historien romain Tacite écrit aux alentours de l'an 98 et consacré aux tribus germaniques vivant au-delà des frontières de l'Empire romain. Tacite y brosse un portrait ambigu des « barbares » : la description de leur cruauté et de leur sauvagerie constitue aussi, en creux, une critique de l'indolence et du luxe latin.

Dès la fin du Moyen Âge, la réception de La Germanie est marquée par la lutte entre le Saint-Empire romain germanique et Rome. Le livre est lu comme une apologie des Germains, selon le modèle du « bon sauvage », qui est opposé aux vices de Rome. En 1500, Conrad Celtes publie l'ouvrage, attaquant de façon assez explicite le Sud latin et le Pape et défendant au contraire les Allemands rugueux et l'empereur[1]. Participant ainsi à la modification de l'image des Germains et de la forêt, qui, de sauvage devient idyllique, La Germanie joua un rôle central dans le nationalisme allemand. À la fin de la guerre de Trente Ans (1618-48), il existait ainsi 26 éditions différentes du traité[2]. Il finit par faire l'objet de tentatives de récupération par les nazis, notamment de la part de l'Ahnenerbe de Himmler[1].

  1. a et b Simon Schama, Landscape and Memory, 1995
  2. Simon Schama, Landscape and Memory, 1995, p.101

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