Le Livre des snobs

The Book of Snobs

Le Livre des snobs
Image illustrative de l’article Le Livre des snobs
Première de couverture de l'édition originale, 1848

Auteur William Makepeace Thackeray
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Essai (sous la forme de Confessions)
Version originale
Langue Anglais
Titre The Book of Snobs
Éditeur Punch Office
Lieu de parution Londres
Date de parution 1848
Version française
Traducteur Raymond Las Vergnas
Éditeur Aubier
Lieu de parution Paris
Date de parution 1945
Couverture William Makepeace Thackeray

Le Livre des snobs, par l'un d'entre eux (titre original en anglais : The Book of Snobs, by One of Themselves) est un ouvrage de William Makepeace Thackeray (1811-1863), écrivain anglais de l'époque victorienne, publié en 1848. Le livre reprend une série d'articles hebdomadaires parus dans Punch sous le titre « The Snobs of England, By One of Themselves » (« Les Snobs d'Angleterre, par l'un d'entre eux »), œuvre pseudonymique dont le personnage principal s'appelle Snob. Il s'agit donc des confessions ou des mémoires d'un snob.

Thackeray, encore réticent à s'afficher au grand jour, se dérobe sous des noms de plume, ce qui rattache Le Livre des snobs à sa production antérieure (il signe de son nom plus tard, lors de la deuxième édition de Mémoires de Barry Lyndon, en 1856). Il y a eu Yellowplush, Wagstaff, Major Fitz-Boodle, Titmarsh, Deuceace ; voici Mr Snob qui représente le niais et son contraire, l'anti-niais, puisqu'il les dénonce tout en étant « l'un d'entre eux ».

Dans Le Livre des snobs, Thackeray procède à l'inventaire des différents groupes sociaux, en Angleterre et à l'étranger, en France principalement, ainsi que de divers types d'hommes dont il montre avec virtuosité et humour qu'ils sont frappés de la même maladie, le snobisme. Ce mal endémique prend des formes diverses, mais qui se fondent toutes sur les mêmes anti-valeurs que Thackeray résume en deux phrases : « give importance to unimportant things » (« donner de l'importance à des choses sans importance »), ou encore « meanly admire mean things » (« admirer petitement de petites choses »)[1].

À sa parution, l'ouvrage a été diversement accueilli. Peu de confrères écrivains, à part Anthony Trollope qui l'a ardemment défendu, lui ont décerné des éloges. Il a été jugé trop virulent et iconoclaste. Pourtant, la morale que défend Thackeray, parfois en véritable prédicateur, est empreinte de bon sens ; malgré la satire souvent féroce exercée à l'encontre des sociétés anglaise et française, et de l'humanité en général, les valeurs sous-tendant l'architecture de la pensée relèvent d'un humanisme plutôt bienveillant et profondément ancré dans la foi chrétienne.

Le Livre des snobs a été traduit plusieurs fois en français, en particulier par Georges Guiffrey vers 1857, par Maurice Constantin-Weyer et par Raymond Las Vergnas en 1945.

Le Livre des snobs a largement contribué à donner au mot snob le sens qui est le sien aujourd'hui et à éclaircir la notion[2],[3], la parution de l'ouvrage établissant, d'après l'historien des idées Frédéric Rouvillois, « l'acte de baptême du snobisme »[4].

  1. The Book of snobs, « Le Snob royal », Thackeray 2008, chapitre II, traduit de l’anglais par Béatrice Vierne, Introduction de Anthony Trollope.
  2. [[#Raymond Las Vergnas1945|Raymond Las Vergnas 1945]], p. 7
  3. Jacques Drillon, « Qu'est-ce qu'un snob ? », Le Nouvel Obs, 21 novembre 2008.
  4. Rouvillois 2008, p. 12.

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