Maximilien de Robespierre

Maximilien de Robespierre
Illustration.
Portrait de Robespierre (Auteur inconnu, vers 1790, huile sur toile, conservé au musée Carnavalet).
Fonctions
Député français

(1 an, 10 mois et 7 jours)
Élection 5 septembre 1792
Circonscription Seine
Législature Convention nationale
Groupe politique Montagne

(2 ans, 3 mois et 13 jours)
Circonscription Artois
Législature Assemblée nationale constituante
Groupe politique Tiers état puis Patriote
Membre du Comité de salut public

(1 an et 1 jour)
Groupe politique Montagne
Président de la Convention nationale

(15 jours)
Prédécesseur Claude-Antoine Prieur-Duvernois
Successeur Élie Lacoste

(14 jours)
Prédécesseur Marie-Jean Hérault de Séchelles
Successeur Jacques-Nicolas Billaud-Varenne
Biographie
Nom de naissance Maximilien François Marie Isidore de Robespierre
Surnom L'Incorruptible
Date de naissance
Lieu de naissance Arras, Artois (France)
Date de décès 10 thermidor an II ()
Lieu de décès Place de la Révolution, Paris (France)
Nature du décès Guillotiné
Sépulture Cimetière des Errancis puis catacombes de Paris
Nationalité Française
Père François de Robespierre
Fratrie Augustin de Robespierre
Charlotte de Robespierre
Diplômé de Collège Louis-le-Grand de l'Université de Paris
Profession Avocat
Religion Catholicisme puis déisme

Signature de Maximilien de Robespierre

Maximilien de Robespierre, ou Maximilien Robespierre[1], est un avocat et homme politique français né le à Arras (Artois, aujourd'hui Pas-de-Calais) et mort guillotiné le 10 thermidor an II () à Paris, place de la Révolution (actuelle place de la Concorde). Il est l'une des principales figures de la Révolution française et demeure l'un des personnages les plus controversés de cette période.

Maximilien de Robespierre est l'aîné d'une fratrie de cinq enfants. Il perd sa mère à l'âge de six ans. Son père abandonne le foyer et dès lors, Maximilien est pris en charge par son grand-père maternel. Après d'excellentes études au collège d'Arras et au collège Louis-le-Grand de Paris, licencié en droit, il devient avocat et s'inscrit en 1781 au Conseil provincial d'Artois, occupant même un temps la charge de juge au tribunal épiscopal.

Élu député du tiers état aux États généraux de 1789, il devient bientôt l'une des principales figures des « démocrates » à l'Assemblée constituante, défendant l'abolition de la peine de mort et de l'esclavage, le droit de vote des gens de couleur, des juifs ou des comédiens, ainsi que le suffrage universel (masculin) et l'égalité des droits contre le suffrage censitaire. Son intransigeance lui vaut bientôt d'être surnommé « l'Incorruptible ». Membre du club des Jacobins dès ses origines, il en devient progressivement l'une des figures de proue.

Opposé à la guerre contre l'Autriche en 1792, il s'oppose à La Fayette et soutient la chute de la royauté. Membre de la Commune insurrectionnelle de Paris, il est élu à la Convention nationale, où il siège sur les bancs de la Montagne et s'oppose à la Gironde. Après les journées du 31 mai et du 2 juin 1793, il entre le au Comité de salut public, où il participe à l'instauration d'un gouvernement révolutionnaire et de la Terreur, dans un contexte de guerre extérieure contre les monarchies coalisées et de guerre civile (insurrections fédéralistes, guerre de Vendée…).

Au printemps 1794, Robespierre et ses collègues du Comité de salut public font arrêter successivement les hébertistes, meneurs du club des Cordeliers, puis Danton et les indulgents, mesures suivies de la condamnation et de l'exécution des dirigeants des deux « factions ». Il contribue ensuite à faire cesser la politique de déchristianisation et fait voter, en qualité de rapporteur, le décret du 18 floréal an II, par lequel « le peuple français reconnaît l’existence de l’être suprême et l’immortalité de l’âme », ainsi que la loi de Prairial, dite de « Grande Terreur ».

Le 8 thermidor an II (), il est attaqué et isolé au sein de la Convention par une coalition hétéroclite de Montagnards, composée pour la circonstance d'anciens dantonistes, de représentants en mission rappelés et, au sein du gouvernement révolutionnaire, par le Comité de sûreté générale et certains collègues du Comité de salut public. Robespierre prend l'Assemblée à témoin de ces dissensions mais ne parvient pas à imposer ses vues. Le 9 thermidor, empêché de parler par ses adversaires, il est arrêté avec son frère Augustin et ses amis Couthon, Saint-Just et Le Bas. La Commune entre alors en insurrection et le fait libérer, pendant que la Convention le déclare hors la loi. Dans la nuit, une colonne armée s'empare de l'hôtel de ville, où Robespierre se trouve avec ses partisans. Il est blessé à la mâchoire dans des circonstances incertaines. Après vérification de son identité devant le Tribunal révolutionnaire, il est guillotiné dans l'après-midi du 10 thermidor avec vingt-et-un de ses partisans. Sa mort entraîne, dans les mois qui suivent, une « réaction thermidorienne », qui voit le démantèlement du gouvernement révolutionnaire et de la Terreur.

Robespierre est sans doute le personnage le plus controversé de la Révolution française. Ses détracteurs (les thermidoriens, les fondateurs de la IIIe République et les historiens de l'« école libérale » dont le chef de file fut François Furet) soulignent son rôle dans l'instauration de la Terreur et la nature autoritaire du Comité de salut public. Pour d'autres, Robespierre tenta de limiter les excès de la Terreur, et fut avant tout un défenseur de la paix, de la démocratie directe et de la justice sociale, un porte-parole des pauvres, et l'un des acteurs de la première abolition de l'esclavage en France.

  1. Ernest Hamel, tome 1 (1865), p. 10. Il signale que les Robespierre (puisque bourgeois inscrits depuis plus d'un siècle, d'abord à Carvin puis à Arras) appartenaient au 3e ordre ; que son grand-père et son père signaient « Derobespierre » (manière commune à tous les noms « à particule » de l'époque, celle-ci ne signifiant en aucun cas la noblesse) ; que ce nom, dans les actes de famille, est écrit tantôt en deux mots, tantôt en un seul. Selon lui, il aurait fait supprimer sa particule parce que seule « la seconde partie de son nom [s'était gravée] dans la tête et dans le cœur du peuple ».

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