Une partie des microplastiques provient de la fragmentation des macrodéchets de plastiques. S'y ajoutent les microbilles qui ont déjà la taille du plancton et peuvent donc être ingérées par de petits animaux (crustacés, escargots aquatiques, moules, huîtres, poissons, etc.).Petits morceaux de polyéthylène trouvé dans une pâte dentifrice. Des microbilles de polyéthylène ou des microplastiques sont ajoutés par leurs fabricants à certains dentifrices, respectivement comme abrasif de la plaque dentaire et exfoliant de la gencive ; et/ou comme colorant[1].Paillettes plastiques (Glitter) colorant un vernis à ongles.« Paillettes » de plastique coloré ou métallisées, introduites dans de nombreux objets décoratifs.Après le lavage, ces paillettes de plastique finiront dans l'égout et probablement dans un cours d'eau ou la mer.Tubes de paillettes de plastique coloré et métallisé, non biodégradable.Rouge à lèvres contenant des micropaillettes métallisées et probablement des microbilles de plastique.Les bâches plastiques dégradées peuvent être source de microplastiques.Un grand nombre de jouets en plastique (ou leur morceaux) finissent en mer, et parfois dans l'estomac d'oiseaux marins qui en meurent (albatros notamment, voir ci-dessous).Micro-plastiques bleus découverts dans un saladier lors du rinçage ; provenant de la partie abrasive de l'éponge synthétique.Albatros (Phoebastria immutabilis) mort de faim, l'estomac plein de plastique. En raison d'une « fausse satiété » induite par un estomac plein, l'animal cesse de se nourrir. Et les puissants sucs digestifs de son estomac ne peuvent détruire le plastique.En 2012, 93 % des fulmars boréaux (oiseaux marins migrateurs de la même famille que l'albatros) échoués ou morts sur le littoral de l'Orégon, puis autopsiés, avaient les intestins remplis de plastique. L'un d'entre eux avaient 454 morceaux de plastique dans l'estomac[2]. En 2012, 260 autres espèces marines étaient connues pour mourir de cette façon.
Les microplastiques sont les petites particules (< 5 mm) de matière plastique dispersées dans l'environnement. Ils sont devenus un sujet de préoccupation car ils s'accumulent dans les sols, les cours d'eau, les lacs et l'environnement marin et certains aliments (bivalvesfiltreurs et produits de la pêche notamment)[3] ; ils ont en quelques décennies contaminé tous les océans et les espèces marines à tous les niveaux de la chaîne alimentaire, d'un pôle à l'autre et jusque dans les grands fonds[4].
Il peut s'agir de fragments d'objets en plastique ou de microbilles de plastique de plus en plus utilisées par l'industrie et dans les cosmétiques depuis quelques années[5], ou de fibres synthétiques[4] (abondamment retrouvées dans les boues d'épuration qui sont épandues sur les sols[6]) initialement de taille microscopique ou nanométrique, ou de particules issus de la dégradation de macro-plastiques par photooxydation, action mécanique et/ou biodégradation[7].
Leurs impacts (locaux et globaux, immédiats et/ou différés) ne sont étudiés que depuis le début des années 2000 et sont encore mal cernés. En termes de santé humaine et de santé environnementale et celles de nombreux animaux, avec les nanoplastiques, ils ont des effets indirects (en se dégradant ou via la contamination des océans) et possiblement des effets directs (on en trouve dans les plaques d'athéromes chez plus de la moitié des patients qui en ont, et ces derniers risques plus que ceux qui n'en ont pas de faire un AVC ou un infarctus).
Un rapport[8] récent (2017) de l'UICN juge urgent de gérer et réduire les macrodéchets plastiques, en sachant que même une gestion totalement efficace ne réglerait que la partie la plus visible du problème[8]. Les appels récents à interdire l'utilisation de microbilles dans les cosmétiques sont bienvenus selon l'UICN, mais ces microbilles ne sont que 2 % de la source des microplastiques primaires visibles. L'UICN appelle donc la R&D des entreprises, l'écoconception et la législation à évoluer pour prendre en compte la production primaire de microplastiques notamment ceux issus du lavage des textiles synthétiques et de l'usure des pneus, invitant les consommateurs à agir en choisissant des tissus naturels plutôt que synthétiques[8]. En 2018, des microplastiques et des produits chimiques persistants sont retrouvés dans presque tous les échantillons de neige et d'eau collectés par Greenpeace en Antarctique, même dans les zones les plus reculées[9]. En 2019, une étude sur un secteur isolé et protégé (Natura 2000), à 1 400 mètres d'altitude, sur le versant français des Pyrénées, a montré le dépôt journalier d'une moyenne de 365 minuscules morceaux de plastique par mètre carré[10].
À l'occasion du quatrième sommet mondial des océans (Bali, ) une campagne mondiale (CleanSeas) a invité les gouvernements et les entreprises à interdire les microplastiques dans les produits cosmétiques, à taxer les sacs en plastique et à limiter l'utilisation d'autres articles jetables. Dix pays se sont alors engagés à agir[11]. 5 ans plus tard, les accords issus de One Ocean Summit (février 2022) redemandent de limiter la pollution des océans par le plastique[12].
Les microplastiques se dégradent en nanoplastiques, invisibles et méconnus[13], mais une étude a déjà en 2014 montré qu'ils inhibent la croissance d'un genre d'algue verte, S. obliquus, ainsi que la reproduction d'un petit crustacé, le Daphnia magna[14].
↑Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Moore2008
↑Zubris K.A.V. et Richards B.K. (2005), Synthetic fibers as an indicator of land application of sludge, Environmental Pollution, 138(2), 201-211, résumé.
↑Éric Machu, Timothée Brochier, Xavier Capet et Siny Ndoya, « Chapitre 2. Pollutions dans un monde liquide », dans Planification spatiale marine en Atlantique tropical, IRD Éditions, (ISBN978-2-7099-2972-1, lire en ligne).
↑Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées AdemeMicroplastiques2023
↑Gigault, J., Pedrono, B., Maxit, B. et Ter Halle, A. (2016). Marine plastic litter: the unanalyzed nano-fraction. Environmental Science: Nano, 3(2), 346-350, lire en ligne
↑Besseling, E., Wang, B., Lürling, M. et Koelmans, A. A. (2014), Nanoplastic affects growth of S. obliquus and reproduction of D. magna, Environ. Sci. Technol., 48(20), 12336-12343, résumé.