Ogham

Ogham
Image illustrative de l’article Ogham
Page du Livre de Ballymote
Caractéristiques
Type Alphabet
Langue(s) Irlandais primitif, vieil irlandais, picte, latin, gallois
Historique
Époque IVe siècle - Xe siècle
Codage
Unicode U+1680 à U+169F
ISO 15924 Ogam

L’ogham (écrit aussi oġam[1] avec punctum delens ou ogam, prononcé « oh-am » en irlandais, « o-am » en gaélique écossais, et « oram » en vieil irlandais), ou écriture oghamique, est un alphabet antique utilisé principalement pour l'écriture de l'irlandais primitif (forme dite « orthodoxe », du IVe au VIe siècle), et plus tard pour le vieil irlandais (forme dite « scolastique » ou « scolaire », du VIe au IXe siècle).

On compte environ 400 inscriptions de forme orthodoxe sur des monuments en pierre en Irlande et en Grande-Bretagne. La majeure partie d'entre elles proviennent du sud de l'Irlande, principalement des comtés de Kerry, de Cork et de Waterford[2].

En dehors de l'Irlande, c'est dans le Pembrokeshire du Pays de Galles qu'on en retrouve le plus[3].

La grande majorité de ces inscriptions sont des textes très courts, composés principalement de noms de personnes.

L'étymologie du mot ogham reste totalement incertaine. Dans son dictionnaire étymologique de la langue gaélique (1896), Alexander MacBain notait les formes archaïques « oghum » et « Ogma ma Elathan », c'est-à-dire le fils du savoir, l'équivalent gaélique d'Hercule, tiré probablement du même cognat que le nom du dieu gaulois Ogme[4],[5]. Une autre origine possible est la racine gaélique og-úaim[6] qui peut signifier « point de taille », se référant alors à la pointe d'une arme tranchante qui pouvait servir pour graver ces inscriptions.

La datation de cette écriture est tout aussi complexe. Sans doute apparaît-elle entre le IIIe et le Ve siècle,

Ce système se compose originellement de vingt lettres (fid en vieil irlandais - pluriel : feda, qui signifie « arbre »), formant quatre groupes (aicme en vieil irlandais - pluriel : aicmí) de 5 lettres, composées de 1 à 5 encoches d'un même type. Plus tardivement, un cinquième groupe de cinq lettres a été ajouté. On nomme ces lettres forfeda ou « lettres supplémentaires ». Elles servirent peu dans les écrits, car elles représentent des phonèmes manquants ou d'origine étrangère. Dans l'Auraicept na n-Èces, on trouve la définition suivante de l'ogham : « Ceci est leur nombre. Il y a cinq groupes d'ogham et chaque groupe est composé de cinq lettres, chacune ayant de une à cinq encoches et on les distingue par leur orientation. Les orientations sont : à droite de la ligne centrale, à gauche de la ligne centrale, de part et d'autre de la ligne centrale, à travers la ligne centrale et autour de la ligne centrale. L'Ogham est construit comme un arbre[7]. »

La plupart des textes gravés au moyen de l'ogham le sont en irlandais primitif et en vieil irlandais, mis à part quelques noms en langue picte, en vieux gallois, en vieux norrois et en latin (cf. Annales d'Inisfallen).

L'usage de cette écriture semble poser un problème. Deux hypothèses contradictoires existent : la première expose qu'elle était réservée aux représentants de la classe sacerdotale, les druides, qui privilégiaient par ailleurs la tradition orale ; l'écriture était proscrite en tant qu'archive ou moyen de transmission du savoir traditionnel parce que, par rapport à la parole, elle est morte et fixe éternellement ce qu'elle exprime[8]. La seconde hypothèse, privilégie l'origine chrétienne de l'ogham.

  1. "Ogham". Oxford English Dictionary (3rd ed.). Oxford University Press. September 2005.
  2. McManus (1991) donne un total de 382 inscriptions orthodoxes. Les inscriptions scolaires ultérieures n'ont pas de critères définis et se poursuivent au Moyen Âge irlandais et même durant la période moderne. Elles utilisent également des noms provenant d'autres langues, comme en vieux norrois, en (vieux) welsh, en latin et même en picte. Voir K. Forsyth ; « Abstract: The Three Writing Systems of the Picts. » in Black ans al. Celtic Connections : Actes du dixième Congrès international des études celtiques, vol. 1. East Linton, Tuckwell Press (1999), p. 508 ; Richard AV Cox, The Language of the Ogam Inscriptions of Scotland, Département des études Celtiques, Aberdeen Université (ISBN 0-9523911-3-9) [1]; Voir aussi The New Companion to the Literature of Wales, par Meic Stephens, page 540.
  3. O'Kelly, Michael J., Early Ireland, An Introduction to Irish Prehistory, p. 251, Cambridge University Press, 1989.
  4. (en) George Calder, Auraicept na n-éces, The Scholars Primer, being the texts of the ogham tract from the Book of Ballymote and the Yellow Book of Lecan, and the text of the Trefhocul from the Book of Leinster, …, John Grant, Edinburgh 1917 (1995 repr.).
  5. (gd) Alexander MacBain, An Etymological Dictionary of the Gaelic Language, , p. 266.
  6. McManus, Damian. Irish letter-names and their kennings, 1988.
  7. livre de Ballymote, Auraicept na n-èces, Part. 1, livre de Fenius Farsaidh.
  8. « Druides » (consulté le ).

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