Palais des papes d'Avignon

Palais des papes
Présentation
Type
Partie de
Style
Gothique
Architecte
Bertran Nogayrol (d) (La Roma) (jusqu'en )Voir et modifier les données sur Wikidata
Construction
1317
Propriétaire
Ville d'Avignon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Visiteurs par an
774 325 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Logo du patrimoine mondial Patrimoine mondial
Date d'entrée
1995
Identifiant
Critère
Surface
8,2 hectares
Localisation
Pays
Division administrative
Région de Provence-Alpes-Côte-d'Azur
Adresse
Pl. du Palais, 84000 Avignon, France
Emplacement
Coordonnées
Carte

Le Palais des papes d'Avignon est la plus grande des constructions gothiques du Moyen Âge[1].

À la fois forteresse et palais, la résidence pontificale fut pendant le XIVe siècle le siège de la chrétienté d'Occident[N 1]. Six conclaves se sont tenus dans le palais d'Avignon qui aboutirent à l'élection de Benoît XII, en 1335 ; de Clément VI, en 1342 ; d'Innocent VI, en 1352 ; d'Urbain V, en 1362 ; de Grégoire XI, en 1370, et de Benoît XIII, en 1394.

Le palais, qui est l'imbrication de deux bâtiments, le palais vieux de Benoît XII, véritable forteresse assise sur l'inexpugnable rocher des Doms, et le palais neuf de Clément VI, le plus fastueux des pontifes avignonnais, est non seulement le plus grand édifice gothique mais aussi celui où s'est exprimé dans toute sa plénitude le style du gothique international. Il est le fruit, pour sa construction et son ornementation, du travail conjoint des meilleurs architectes français, Pierre Poisson et Jean de Louvres, dit de Loubières, et des plus grands fresquistes de l'école siennoise, Simone Martini et Matteo Giovanetti.

De plus la bibliothèque pontificale d'Avignon, la plus grande d'Europe à l'époque avec 2 000 volumes, cristallisa autour d'elle un groupe de clercs passionnés de belles-lettres dont allait être issu Pétrarque, le fondateur de l'humanisme. Tandis que la chapelle clémentine, dite Grande Chapelle, attira à elle compositeurs, chantres et musiciens[2]. Ce fut là que Clément VI apprécia la Messe de Notre-Dame de Guillaume de Machault, que Philippe de Vitry, à son invité, put donner la pleine mesure de son Ars Nova et que vint étudier Johannes Ciconia.

Le palais fut aussi le lieu qui, par son ampleur, permit « une transformation générale du mode de vie et d'organisation de l'Église ». Il facilita la centralisation des services et l'adaptation de leur fonctionnement aux besoins pontificaux en permettant de créer une véritable administration[3]. Les effectifs de la Curie, de 200, à la fin du XIIIe siècle, étaient passés à 300 au début du XIVe siècle, pour atteindre 500 personnes en 1316. À cela s'ajoutèrent plus d'un millier de fonctionnaires laïcs qui purent œuvrer à l'intérieur du palais[4].

Pourtant celui-ci qui, par sa structure et son fonctionnement, avait permis à l'Église de s'adapter « pour qu'elle puisse continuer à remplir efficacement sa mission[3] » devint caduc quand les pontifes avignonnais jugèrent nécessaire de revenir à Rome. L'espoir d'une réconciliation entre les christianismes latin et orthodoxe, joint à l'achèvement de la pacification des États pontificaux en Italie, avaient donné des bases réelles à ce retour[N 2].

À cela se joignit la conviction, pour Urbain V et Grégoire XI, que le siège de la papauté ne pouvait être que là où se trouvait le tombeau de Pierre, le premier pontife. Malgré les difficultés matérielles, l'opposition de la Cour de France et les fortes réticences du Collège des cardinaux, tous deux se donnèrent les moyens de rejoindre Rome. Le premier quitta Avignon le , le second le et cette fois l'installation fut définitive[5].

En dépit du retour de deux antipapes, lors du Grand Schisme d'Occident, de la présence constante du XVe siècle au XVIIIe siècle de cardinaux-légats puis de vice-légats, le palais perdit toute sa splendeur d'antan mais conserva, en dehors de « l'œuvre de destruction » cet aspect que rapporte Montalembert.

« On ne saurait concevoir un ensemble plus beau dans sa simplicité, plus grandiose dans sa conception. C'est bien la papauté tout entière, debout, sublime, immortelle, étendant son ombre majestueuse sur le fleuve des nations et des siècles qui roule à ses pieds. »

— Charles de Montalembert, Du vandalisme en France - Lettre à M. Victor Hugo[6]

Le Palais des papes est classé monument historique sur la première liste des Monuments historique en 1840[7]et depuis 1995, il fut également classé avec le centre historique d'Avignon, sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, avec les critères culturels i, ii et iv[8].

Par ailleurs, le Palais des Papes est l’un des monuments les plus visités de France, en 2023, 774 325 personnes ont franchi ses portes pour le parcourir, un record absolu depuis son ouverture au public en 1907.[réf. à confirmer][9].

  1. Vingtain 1998, p. 13.
  2. Raymond Dugrand et Robert Ferras, « Avignon », dans La Grande Encyclopédie, t. III, Paris, Larousse, (ISBN 2-03-000903-2), p.1355.
  3. a et b Renouard 1969, p. 7.
  4. Dugrand et Ferras 1972, p. 1355, estiment qu'avec leurs familles le chiffre atteignait 3 000 personnes.
  5. Dugrand et Ferras 1972, p. 1354.
  6. Du vandalisme en France - Lettre à M. Victor Hugo, Charles de Montalembert, Revue des deux Mondes, tome 1, janv. - mars 1833.
  7. Notice no PA00081941, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  8. unesco.org Classement par l'UNESCO.
  9. Florent De Corbier, « Avignon retrouve des couleurs touristiques », sur www.lamarseillaise.fr (consulté le )


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