Point de Lagrange

Alors que les résonances orbitales sont généralement déstabilisatrices, le cas des points stables de Lagrange, dit en résonance 1:1, est une des exceptions. Pour le système Soleil-Jupiter, ceux-ci sont occupés par les astéroïdes troyens (sur le schéma : Greeks et Trojans). Les astéroïdes Hilda sont en résonance 3:2.

Un point de Lagrange (noté L1 à L5), ou, plus rarement, point de libration, est une position de l'espace où les champs de gravité de deux corps en mouvement orbital l'un autour de l'autre, et de masses substantielles, fournissent exactement la force centripète requise pour que ce point de l'espace accompagne simultanément le mouvement orbital des deux corps. Dans le cas où les deux corps sont en orbite circulaire, ces points représentent les endroits où un troisième corps, de masse négligeable, resterait immobile par rapport aux deux autres, au sens où il accompagnerait à la même vitesse angulaire leur rotation autour de leur centre de gravité commun sans que sa position par rapport à eux n'évolue.

Au nombre de cinq, ces points se scindent en deux points stables dénommés L4 et L5, et en trois points instables notés L1, L2 et L3. Ils sont nommés en l'honneur du mathématicien français Joseph-Louis Lagrange[1]. Ils interviennent dans l'étude de certaines configurations d'objets du Système solaire (principalement pour les points stables) et dans le placement de divers satellites artificiels (principalement pour les points instables). Ce sont les points remarquables de la « géométrie de Roche[2] » (points-col et extrema), laquelle permet notamment de classer les différents types d'étoiles binaires.

Les trois points L1, L2 et L3 sont parfois appelés les points d'Euler, en l'honneur de Leonhard Euler, l'appellation de points de Lagrange étant alors réservée aux deux points L4 et L5[3].

Les points L4 et L5, en raison de leur stabilité, peuvent naturellement attirer ou retenir longtemps des objets et sont donc peu utilisables à cause du risque de collision, alors qu'au contraire, les points L1, L2 et L3, étant instables, ne peuvent pas maintenir naturellement des objets, mais peuvent être utilisés par des missions spatiales moyennant des corrections d’orbite peu coûteuses en termes de carburant.

  1. Essai sur le Problème des Trois Corps[PDF], ltas-vis.ulg.ac.be.
  2. Géométrie de Roche, Jean-Marie Hameury, Observatoire de Strasbourg [PDF], astro.u-strasbg.fr.
  3. Bernard Bonnard, Ludovic Faubourg et Emmanuel Trélat, Mécanique céleste et contrôle des véhicules spatiaux, Berlin, Springer, coll. « Mathématiques et applications », , XIV-276 p. (ISBN 978-3-540-28373-7, BNF 40153166, lire en ligne), p. 73 (lire en ligne) sur Google Livres (consulté le 25 juillet 2014).

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