Période de fortes tensions géopolitiques durant la seconde moitié du xxe siècle.
La guerre froide (anglais :Cold War ; russe : Холодная Война, Halodnaïa Vaïna) est la période de tensions qui s'est ouverte à la fin de la Seconde Guerre mondiale entre les États-Unis et l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et, de manière plus large, entre les démocraties libérales occidentales et les régimes communistes, et qui s'est achevée par la dislocation de l'URSS en 1991.
Cette rivalité entre les deux superpuissances était latente depuis le milieu du XIXe siècle, Tocqueville l'avait annoncée dès 1835 dans son ouvrage « De la démocratie en Amérique ». Elle s'est cristallisée avec l'arrivée des communistes au pouvoir en Russie en 1917 en lutte ouverte contre le capitalisme, ajoutant un fort contenu idéologique aux enjeux de domination politique et économique du monde.
La Seconde Guerre mondiale avait contraint Soviétiques, Américains et Britanniques à une alliance de circonstance sans autre but que de vaincre l'armée du IIIe Reich allemand et d'abattre le régime nazi. Si les désaccords entre les Alliés commencèrent à se faire jour dès avant la fin du conflit mondial, les espoirs de paix étaient grands en 1945, suscitant la renaissance d'une gouvernance mondiale par la création de l'ONU, dans un monde en ruine et dont la configuration avait été bouleversée :
L'échec des négociations de paix sur l'Allemagne, la mise en œuvre du Plan Marshall au bénéfice des seules nations occidentales et le blocus de Berlin montrèrent de la manière la plus claire dès 1947-1948 l'entrée en guerre froide pour plus de 40 ans.
Si l'Europe a été le terrain initial et emblématique de la guerre froide, toutes les parties du monde ont été d'une manière ou d'une autre impliquées dans l'affrontement entre les deux Grands : l'Asie qui sera le théatre des guerres les plus « chaudes » de cette période : en Chine (1949), en Corée (1950-1953) et au Vietnam de 1945 à 1954 puis de 1962 à 1975, mais aussi le Proche-Orient où cet affrontement se nourrira du conflit israélo-arabe, l'Afrique et l'Amérique latine où chacun soutiendra ses partisans dans la conquête ou la conservation du pouvoir par tous les moyens : subversion, coup d'État, guérilla, aides économique ou militaire…
Chacun des deux Grands a constamment exercé sur son camp un certain degré de contrainte visant à en assurer l'intégrité afin d'éviter un effet domino et de préserver ses intérêts vitaux. C'est ainsi que l'URSS brisera l'insurrection de juin 1953 en Allemagne de l'Est ou bien celle de Budapest en 1956, et que les États-Unis renverseront le gouvernement du Guatemala en 1954 ou tenteront de renverser Fidel Castro à Cuba (débarquement de la baie des Cochons) en 1961.
Cependant la bipolarisation sera remise en cause par des pays désireux d'occuper une place à part entière dans le jeu diplomatique mondial, comme la Chine populaire qui rompra avec Moscou en 1961 ou la France du Général de Gaulle qui quittera l'organisation militaire intégrée de l'OTAN en 1966. En marge des deux blocs, les pays du tiers monde tels que l’Inde de Nehru, l’Égypte de Nasser et la Yougoslavie de Tito formèrent pour un temps le mouvement des non-alignés, proclamant leur neutralité et jouant sur la rivalité entre les blocs pour obtenir des concessions.
La guerre civile cambodgienne est un conflit qui opposa les forces du Parti communiste du Kampuchéa, connues sous le nom de « Khmers rouges », et leurs alliés de la République démocratique du Viêt Nam (Nord-Viêt Nam) et du Việt Cộng à celles du gouvernement du Royaume du Cambodge puis, après octobre 1970, à celles de la République khmère, soutenue par les États-Unis et la République du Viêt Nam (Sud-Viêt Nam).
Dans le contexte de la guerre froide, ce conflit fut exacerbé par l'influence de la guerre du Viêt Nam, et les actions des alliés des deux parties belligérantes. En effet, l'implication de l'Armée populaire vietnamienne (armée nord-vietnamienne) était motivée par son souci de protéger ses bases et ses sanctuaires dans l'Est du Cambodge le long de la piste Hô Chi Minh, sans laquelle la poursuite de son effort militaire au Sud-Viêt Nam aurait été plus difficile, tandis que les États-Unis souhaitaient gagner du temps pour leur retrait du Sud-Est asiatique et protéger leur allié, le régime sud-vietnamien. Les Américains et les armées du Sud et du Nord-Viêt Nam participèrent directement, à un moment ou un autre, aux combats. Le gouvernement cambodgien fut principalement soutenu par des campagnes américaines de bombardements aériens massifs et des aides directes matérielles et financières.
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Fidel Alejandro Castro Ruz, né le , est un dirigeant politique cubain, ancien chef d'État et chef de gouvernement de Cuba. Il a été un des principaux leaders de la révolution cubaine, et a été successivement Premier ministre de l'île de février 1959 à décembre 1976, puis président du conseil d’État de Cuba - soit chef de l'État - depuis la création de cette fonction, jusqu’à sa démission pour raisons de santé en février 2008.
Fidel Castro, son frère le lieutenant Raúl Castro et le docteur Ernesto Guevara (dit « le Che ») ont donné à la révolution, officiellement nationaliste au départ, une orientation « marxiste-léniniste » au début des années 1960, au moment de son affrontement avec les administrations américaines de l'époque. Le pays se rapprocha alors de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). À la suite de la révolution, le gouvernement cubain, sous l'impulsion de Castro, de son frère et de Che Guevara, instaura progressivement une république socialiste à parti unique. La constitution cubaine garantit que le parti ne prend pas position sur les élections et qu'il ne désigne pas de candidats, ces derniers sont proposés par les citoyens lors des réunions d'ouvriers et de quartiers.
Fidel Castro a d'abord occupé la charge de Premier ministre de 1959 à 1976 puis, à partir du 2 décembre 1976, celle de président du Conseil d'État (chef de l'État) et de président du Conseil des ministres (chef du gouvernement). Il est également député de Santiago depuis 1976, et Premier secrétaire du Parti communiste de Cuba depuis sa refondation en 1965. Réélu sans adversaire tous les cinq ans, Castro a été au pouvoir face à dix présidents des États-Unis : Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon, Ford, Carter, Reagan, G.H.W. Bush, Clinton et G.W. Bush.
La guerre froide se caractérise par une organisation bipolaire du monde :
Ces appellations montrent la nature géographique, économique et idéologique de cette bipolarisation des relations internationales. Chacun des deux mondes a cherché à renforcer sa puissance et sa cohésion en créant des organisations transnationales de nature politique, économique ou militaire.
La possession de l'arme nucléaire par les États-Unis et l'URSS, la capacité qu'elle leur a donné de détruire le monde, la course aux armements qui en est résultée de peur de laisser l'autre camp prendre un avantage décisif sont aussi une caractéristique unique de la guerre froide. Des alliances militaires ont été organisées par les deux superpuissances afin de renforcer les liens avec leurs alliés et d'améliorer les capacités opérationnelles de mise en oeuvre des armements nucléaires et conventionnels.
Le mouvement des non-alignés a constitué la tentative la plus spectaculaire de pays d'Asie et d'Afrique, ayant souvent acquis leur indépendance de fraîche date, pour échapper à cette bipolarisation et faire entendre une autre voix[3]. Ce mouvement ne s'est toutefois jamais constitué en une force politique très organisée et unie autour de choix politiques clairs, ne serait-ce que de par l'appartenance de certains de ses acteurs à l'un des deux blocs.
Géopolitique de la guerre froide en Europe :
C'est en Europe que la notion de blocs a trouvé sa forme la plus aboutie tant au plan géographique, que politique, économique ou militaire. Dès 1946 Churchill dénonce la séparation de l'Europe en deux par un rideau de fer à l'Est duquel tous les pays sont inféodés à l'Union soviétique. Les nombreuses conférences de la paix en Europe entre 1945 et 1955 ne permettront pas d'aboutir à un accord sur l'avenir de l'Allemagne entre les anciens alliés de la Seconde Guerre mondiale.
Dès lors, à partir de 1947, afin de renforcer leurs liens politiques et de répondre aux enjeux de développement économique, chacun des deux blocs montera des organisations intergouvernementales, parmi lesquelles :
Au plan militaire, deux alliances de grande ampleur ont vu le jour, qui ont englobé tous les pays d'Europe et de l'Atlantique Nord à l'exception de quelques pays restés neutres comme la Suisse, l'Autriche ou la Finlande :
États-Unis
Canada
République française
République fédérale allemande[1]
Royaume de Belgique
Royaume des Pays-Bas
Royaume-Uni
Royaume du Danemark
Islande
Royaume de Norvège
Royaume d'Espagne[2]
République portugaise[3]
République italienne
République hellénique[4]
République turque
Union des républiques socialistes soviétiques
République populaire de Bulgarie
République socialiste de Roumanie
République populaire de Hongrie
République démocratique allemande
République populaire de Pologne
République populaire socialiste d'Albanie[1]
République socialiste tchécoslovaque.
Géopolitique de la guerre froide en Asie :
Si en Europe, la guerre froide a été le résultat direct des politiques menées par les deux Grands, il en a été tout autrement en Asie où les initiatives locales fortement teintées de nationalisme ont été le vecteur premier de l'affrontement entre le monde occidental et le monde communiste. La Chine populaire et la République socialiste du Viêt Nam sont nées de l'action de mouvements communistes et nationalistes qui ont combattu sans le soutien direct de l'Union soviétique. Cependant l'idéologie marxiste et la méfiance profonde de Mao Zedong à l'égard des États-Unis le conduiront à une alliance claire avec les soviétiques, choix dont découlera largement l'histoire de la guerre froide en Asie.
Staline n'apportera son soutien à Mao Zedong qu'une fois sa victoire assurée et il n'apportera sa caution à l'attaque de la Corée du Sud par le Nord qu'après de longues hésitations, sous peine de perdre son image de leader de la révolution mondiale, conduisant les États-Unis à intervenir dans une guerre longue et coûteuse qui allait faire craindre aux occidentaux qu'elle ne soit en fait que le prélude à une attaque des soviétiques en Europe, contribuant ainsi notablement au renforcement des arsenaux nucléaires et conventionnels des américains.
Les États-Unis avaient dès la fin de la Seconde Guerre mondiale affirmé leur contrôle total du Japon, en faisant au fil des années un allié et un partenaire économique majeur, indiquant clairement à l'URSS qu'ils ne toléreraient pas qu'elle tente de s'opposer à cette situation. En revanche dans le reste du Sud-Est asiatique, la politique américaine a été plus hésitante, entre encouragement à la fin de la colonisation, refus de perdre les débouchés économiques de cette partie du monde, mais sans pour autant tenter d'y installer un bloc aussi solide que celui formé avec l'Europe de l'Ouest.
En savoir plus sur la guerre civile chinoise, sur la guerre de Corée ou la rupture sino-soviétique.
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