Printemps arabe

Printemps arabe
Description de cette image, également commentée ci-après
  • Chute du gouvernement
  • Guerre civile
  • Manifestations prolongées
  • Réformes sociales
  • Autres protestations
  • Pays non arabes touchés par un mouvement social simultanément aux révoltes arabes

Date - mi-2012
Lieu

Monde arabe

Résultat Départ des chefs de l'État en Tunisie, en Égypte et au Yémen.
Mort du dirigeant du pays en Libye.
Changement de constitution au Maroc.
Changement de gouvernement en Jordanie.
Intervention militaire des pays du Golfe à Bahreïn.
Guerres civiles en Libye, en Syrie, au Yémen et en Irak.
Élections de gouvernements islamistes en Tunisie, au Maroc et en Égypte.
Coup d'État en Égypte en 2013 contre le président islamiste.
68 753+ morts[Note 1]
Environ 18 000 à 67 000 blessés
Chronologie
Début de la révolution tunisienne
Début du mouvement de protestation en Algérie
Début du mouvement de protestations en Jordanie
Début de la révolution égyptienne
Début de la révolution yéménite
Début du soulèvement à Bahreïn
Début du soulèvement contre Mouammar Kadhafi en Libye
Début du mouvement de protestations au Maroc
Début du soulèvement contre Bachar el-Assad en Syrie

Le « Printemps arabe » est un ensemble de contestations populaires, d'ampleur et d'intensité très variable, qui se sont produits dans de nombreux pays du monde arabe à partir de décembre 2010. L'expression de « Printemps arabe » fait référence au « Printemps des peuples » de 1848 auquel il a été comparé, tout comme le Printemps de Prague en 1968. Ces mouvements révolutionnaires nationaux[1] sont aussi qualifiés de révolutions arabes, de révoltes arabes, ou encore de « réveil arabe »[Note 2], certains vont jusqu’à parler d’une révolution Facebook, d’une révolution Twitter voire d’une révolution 2.0 tant l’usage des réseaux sociaux et des géants du Net aurait été important[2]. Avec le recul, le pluriel « Printemps arabes » a également été privilégié pour mieux rendre compte de la diversité des mouvements regroupés sous cette appellation[3],[4].

Divers évènements se déroulent avant 2010, à savoir la répression des sit-in hebdomadaires à Alger depuis août 2010, le démantèlement d'un camp de protestataires séparatistes à Laâyoune au Sahara occidental en novembre 2010 ou des manifestations contre la hausse du prix des denrées alimentaires en Algérie en décembre 2010. C'est cependant le qui reste retenu comme le départ du printemps arabe, avec le déclenchement à Sidi Bouzid de la révolution en Tunisie, qui conduit Zine el-Abidine Ben Ali à quitter le pouvoir. D’autres peuples reprennent à leur tour le slogan « Dégage ! » (ou Erhal ! en arabe[5]) devenu le symbole de ces révolutions[6],[7],[8],[9],[10],[11]. Outre le départ des dictateurs et l’instauration d’une démocratie, les manifestants exigent un partage des richesses qui leur assure de meilleures conditions de vie, des emplois, et la dignité (« karama » en arabe)[12],[13],[14].

Ces révolutions recourent initialement aux méthodes de contestation non violente[15] ; les révolutionnaires utilisent les technologies modernes de communication (différents outils d’Internet et téléphone mobile) de façon intensive, la télévision satellitaire jouant également un rôle important dans le déroulement des évènements[16].

Alors que la révolution égyptienne provoque la démission de Hosni Moubarak et une transition démocratique, les autres n'ont pas les mêmes conséquences : en Libye, elle tourne à la guerre civile entre les forces fidèles au régime de la Jamahiriya de Mouammar Kadhafi et les insurgés, soutenus par une intervention étrangère sous mandat de l'ONU ; à Bahreïn, la solidarité contre-révolutionnaire des monarchies du golfe Persique fait échec au mouvement de contestation mais elle reprend à partir de juin 2011 ; au Yémen, le dictateur Saleh qui réprime la révolte louvoie entre exigences de l’opposition et le soutien international à une transition pacifique et finit par démissionner le , et en Syrie, la répression exercée par le régime de Bachar el-Assad cause des milliers de morts. La violence des répressions ne met pas fin aux révoltes[17].

Pendant toute l'année 2011, la totalité des États arabes sauf le Qatar connaissent des mouvements de contestations plus ou moins importants et qui s’encouragent les uns les autres[13],[12]. Les bouleversements dans le monde arabe ont été d'autant plus suivis que cette région présente un intérêt économique majeur, notamment du fait de l’industrie pétrolière, très présente dans ces régions. Des États non arabes ont enregistré aussi des manifestations ou procédé à des actions préventives, notamment l'Iran, mais l'ampleur de ces mouvements a généralement été moindre et l'influence des événements du monde arabe n'a pas toujours été clairement établie.

Les principales causes de ces mouvements à forte dimension sociale[1] sont le manque de libertés individuelles et publiques, la kleptocratie, le chômage, la misère, le coût de la vie élevé ainsi qu'un besoin de démocratie qui ne soit pas une simple façade[18]. Cette vague révolutionnaire est comparée à divers moments historiques, comme le Printemps des peuples de 1848[19],[20], la chute du rideau de fer en 1989[21],[22], ou encore le Risorgimento italien[23].

Les pays arabes sont ensuite plongés dans une transition qui n'est nulle part facile : l'après-printemps arabe se révèle être une période particulièrement troublée. Dans plusieurs pays (Tunisie, Maroc, Égypte), les élections qui suivent les révolutions ou les mouvements de contestation sont remportées par les partis islamistes. Conjugué au renforcement des groupes djihadistes, cela conduit des commentateurs à juger qu'au « printemps arabe » a succédé un « hiver islamiste ». En Égypte, le président islamiste est renversé par un coup d'État militaire en 2013. En Syrie, le régime ne cède pas et la révolte dégénère en une guerre civile sanglante, l'impasse politique et militaire favorisant en 2014-2015 la montée en puissance de l'État islamique. La Libye et le Yémen ne parviennent pas à trouver la stabilité et s'enfoncent elles aussi, à partir de 2014, dans de nouvelles guerres civiles. Le chaos en Syrie et en Libye favorise en outre par ricochet la crise migratoire en Europe.


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  1. a et b Gustave Massiah, « Les insurrections révolutionnaires : Cinq premières leçons », Centre tricontinental, publié le 25 mai 2011
  2. « Sortie du livre "ARABESQUE$" », sur ahmedbensaada.com (consulté le )
  3. Jean-Bernard Véron, « Quelles retombées des printemps arabes sur l’Afrique subsaharienne ? », Afrique contemporaine, no 245,‎ , p. 164 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Jean-François Bayart, « Retour sur les Printemps arabes », sur blogs.mediapart.fr, (consulté le ).
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  10. C’est aussi le titre d’une Nuit-Sujet de Radio Nova, la Nuit Dégage ! ; la radio a mis à disposition l’émission en podcast
  11. Sélim Ben Abdesselem« Tunisie, deux mois après la révolution », IRIS, publié en mars 2011, consulté le 15 juin 2011
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  16. Wissem Chekkat, « Révélations et analyse. Censure, changement par le chaos et internet : la révolution du clavier dans le monde et en Algérie », sur Algérie-Focus, (consulté le ).
  17. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées gresh-1306
  18. (en) A. Korotayev et J. Zinkina, Egyptian Revolution: A Demographic Structural Analysis. Entelequia. Revista Interdisciplinar 13 (2011): 139–65.
  19. Philippe Thureau-Dangin, « Printemps des peuples, automne de l’Union », sur Courrier international, (consulté le )
  20. Interview de Jeremy Rifkin par Frédéric Joignot, « Jeremy Rifkin : "Une empathie nouvelle gagne l'humanité" », Le Monde Magazine, no 83,‎ , p. 40 (lire en ligne [archive])
  21. Jan Fingerland, « Le printemps arabe n’est pas 1989 », sur PressEurop, Lidové noviny, (consulté le )
  22. Elisabeth Roudinesco, « Il n'y a pas de révolution sans risque », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  23. Giancarlo de Cataldo, entretien avec Jacques de Saint-Victor, « Le grand roman de l’unité italienne », Revue des Deux-Mondes, mai 2011, (ISSN 0750-9278), p. 53

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