Racisme

Le racisme est une idéologie qui, partant du postulat[1] de l'existence de races au sein de l'espèce humaine[2], considère que certaines catégories de personnes sont intrinsèquement supérieures à d'autres[2]. Il se différencie ainsi du racialisme qui, partant du même postulat, ne considère pas les races comme inégales[3]. Cette idéologie peut amener à privilégier une catégorie de personne à une autre, qui se trouve reléguée à une classe sociale jugée inférieure et subit alors, de manière intersectionnelle, le mépris de classe en plus du racisme[4]. Le Petit Larousse a deux définitions du racisme, au sens strict du terme, comme « idéologie fondée sur la croyance qu'il existe une hiérarchie entre les groupes humains, les « races » ; comportement inspiré par cette idéologie », et au sens large du terme, comme « une attitude d’hostilité répétée voire systématique à l’égard d’une catégorie déterminée de personnes ».

Cette hostilité envers une autre appartenance sociale (que la différence soit culturelle, ethnique – ou tout simplement due à une couleur de peau) – se traduit aussi par des formes de xénophobie ou d’ethnocentrisme. Certaines formes d’expression du racisme, comme les injures racistes, la diffamation raciale, la discrimination, sont considérées comme des délits dans plusieurs pays.

Les idéologies racistes ont servi de fondement à des doctrines politiques conduisant à pratiquer des discriminations raciales, des ségrégations ethniques et à commettre des injustices et des violences pouvant aller, dans les cas extrêmes, jusqu'au génocide.

Selon certains sociologues, le racisme s’inscrit dans une dynamique de domination sociale à prétexte racial[5]. Le « racisme inversé » est pour sa part une expression qui use du terme « racisme », mais décrit un acte ou un propos venant non des membres d'un groupe social dominant, mais d'un groupe anciennement ou actuellement dominé ; la dénonciation d'un racisme inversé ne suppose pas l'adhésion aux idées racistes qui sous-tendent par exemple le suprémacisme blanc.

Un Afro-Américain buvant de l'eau uniquement réservée aux gens « de couleur » (colored men).
- Oklahoma City, 1939
Propagande américaine contre les japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Le texte dit : « Qu'allez-vous faire pour contrer ça ? Restez au travail jusqu'à ce que tous les meurtriers Jap' soient balayés ! »
  1. La génétique et la biologie humaine constatent l'existence, d'un côté, de différents haplogroupes dans l'ADN des êtres humains, et d'un autre côté de groupes de différents phénotypes et couleurs de peau, des yeux ou des cheveux, mais ces groupes ne se recoupent pas (c'est l'une des raisons pour lesquelles on ne peut pas parler de « races ») et les différences de phénotype ne sont pas tranchées d'un groupe à l'autre, mais présentent de nombreuses nuances intermédiaires (cf.: Georges Peters, Racismes et races : histoire, science, pseudo-science et politique, Éditions d'en bas, Paris 1986 sur [1] consulté le 22 novembre 2010) : les Grecs anciens, contrairement à une idée répandue, n'utilisaient pas de concept de ce type (c'est donc par abus que l'on peut lire en français race hellénique pour Έλληνική ἔθνος / hellênikế éthnos) mais désignaient les groupes humains par les termes de γένος / génos signifiant « famille, clan, tribu », de λάος / láos signifiant « peuple assemblé, foule », de δῆμος / dêmos signifiant « peuple du lieu, citoyens » et de ἔθνος / éthnos signifiant « gens de même origine » (cf.: Gilles Ferréol (dir.), Dictionnaire de sociologie, Armand Colin, Paris 2010, (ISBN 9782200244293)).
  2. a et b Dans l'article « Racisme » de l'Encyclopaedia Universalis, l'écrivain Albert Memmi souligne que « Pour affirmer les supériorités raciales, il faut supposer l'existence de races humaines ; le raciste sous-entend ou pose clairement qu'il existe des races pures, que celles-ci sont supérieures aux autres, enfin que cette supériorité autorise une hégémonie politique et historique. Or ces trois points soulèvent des objections considérables. D'abord, la quasi-totalité des groupes humains actuels sont le produit de métissages, de sorte qu'il est pratiquement impossible de caractériser des « races pures ». Il est déjà très difficile de classer les groupes humains selon des critères biologiques toujours imprécis. Enfin, la constante évolution de l'espèce humaine et le caractère toujours provisoire des groupes humains rendent illusoire toute définition de la race fondée sur des données ethniques stables. Bref, l'application du concept de pureté biologique aux groupes humains est inadéquate. Ce concept est un terme d'élevage, où la race, prétendument pure, est d'ailleurs obtenue par des métissages contrôlés. Quand on l'applique à l'homme, on confond souvent groupe biologique et groupe linguistique ou national ; ainsi en est-il de la notion d'homme aryen, dont se sont servis Gobineau et ses disciples nazis. Il n'est pas impossible enfin que cette notion contienne implicitement la référence à un phantasme de la pureté. », extrait « Présupposés du racisme, sur universalis.fr
  3. Gilles Ferréol (dir.), Dictionnaire de sociologie, Armand Colin, Paris 2010, (ISBN 9782200244293)
  4. Pierre-André Taguieff, La Force du préjugé, Gallimard, Paris 1990.
  5. M. Desmond et M. Emirbayer, article What is racial domination ? in : Du Bois Review: Social Science Research on Race 6(2), p. 335-355, 2009.

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