Religion traditionnelle chinoise

Temple Hui-an à Tainan, Taïwan.
Talismans provenant du temple du Dieu-Préfet.

La religion traditionnelle chinoise, également appelée religion populaire chinoise (chinois : 中国民间信仰 ; litt. « croyances populaires chinoises »), shenisme[1],[2] (religion des dieux ou esprits, du chinois :  ; pinyin : shén) ou tout simplement religion chinoise, est une religion polythéiste syncrétiste pratiquée par la majorité des Hans (汉族 / 漢族, hànzú) (avec une coupure entre 1949 et 1980 en Chine populaire), dans laquelle il faut inclure les écoles taoïstes.

Cette religion est restée très vivante dans les zones de peuplement chinois en dehors de la Chine populaire, comme la république de Chine (Taïwan) ou Hong Kong. En république populaire de Chine, après le coup d’arrêt donné à la transmission des traditions, la reprise du culte s’y est faite dans un cadre plus restreint qu'auparavant, cinq dénominations religieuses seulement étant reconnues et représentées par un organisme officiel : taoïsme, bouddhisme, islam, protestantisme, catholicisme[3]. La religion populaire dans son ensemble ne jouit donc d'aucun statut officiel, seules certaines écoles taoïstes étant reconnues.

Née dans une région du monde où l'adhésion exclusive à une confession est une pratique presque inconnue, la religion traditionnelle repose sur une vision de l'univers et de la place qu'y occupe l'être humain partagée par tous. Ses croyances et pratiques, transmises de génération en génération, sont le résultat du mélange de toutes sortes d'influences. Il s’agit d’un fond religieux commun que les Chinois ne nommaient pas (de la même manière que le concept d'hindouisme ne s'est créé qu'en référence à des dogmes religieux extérieurs). Le vocabulaire ne fait donc référence qu’à des éléments de la religion : pratiques, personnages… Ainsi bai bai (拜拜, bàibai, « la vénération »[4]) désigne la pratique la plus courante, une prière à une divinité assortie d'offrandes ; un daoshi (道士, dàoshì, « érudit taoïste ») est un spécialiste qui a lui-même suivi l’enseignement d’un maître (la notion de fidèle taoïste est inconnue du monde chinois traditionnel).

Un des nombreux temples locaux de religion traditionnelle chinoise, dans le Xian de Yangxin, Sud-Est de la Province de Hubei. La structure métallique au sommet du bâtiment est une forme antique du caractère shou 寿 (longévité).

Cette absence de nom propre, associée à celle de tout canon, l'ont fait longtemps regarder par les Occidentaux de la façon dont on regarde le culte des saints dans le monde catholique, comme une dégradation populaire d'une « authentique religion ». Shenisme est un terme qui a été introduit pour la première fois par Alan J.A. Elliot, en 1955, pour décrire la religion populaire chinoise en Asie du Sud-Est[5].

Elle est ainsi absente de presque toutes les statistiques sur les religions d'Asie, ses fidèles étant enregistrés dans les catégories « taoïste » ou « bouddhiste », voire « confucianiste ». Néanmoins, selon cette source[6], on dénombrerait au moins 294,3 millions (en 2010) — 304,6 millions (en 2020) — de pratiquants de cette religion à travers le monde — ces chiffres devant être pris avec précaution[7]. Par ailleurs, selon une recherche effectuée en 1988 par Chu Hai-yuan pour l’Academia sinica, 30 à 65 % des Taïwanais choisissent cette appartenance religieuse lorsqu’on leur en offre l’occasion.

  1. « Répartition de la population en Chine en 2020, selon la croyance religieuse » Accès payant, sur fr.statista.com (consulté le )
  2. « Chinese Religions, the Reflection of Culture and History », sur cits.net (consulté le )
  3. https://www.cfr.org/backgrounder/religion-china https://www.purdue.edu/crcs/wp-content/uploads/2014/08/Oligopoly_dynamics.pdf http://www.huffingtonpost.com/2015/02/02/china-communist-party-atheism-zhejiang-ban-religious-members-christianity_n_6599722.html http://no2.mofcom.gov.cn/article/aboutchina/custom/200903/20090306117657.shtml
  4. À ne pas confondre avec la traduction actuelle de l'anglais bye-bye pour au revoir.
  5. in Chinese spirit-medium cults in Singapore, London 1955, selon l'ouvrage "To Believe in God? To Hope Maybe" de Giorgio Agretti.
  6. « Classement des religions/croyances par nombre d'adhérents dans le monde », sur atlasocio.com (consulté le )
  7. Ces chiffres doivent être pris avec précaution du fait que l'adhésion exclusive à une confession est quasi-inconnue parmi cette population.

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