Reptiliomorpha

Reptiliomorpha (PhyloCode Pan-Amniota[2],[3]) est un clade de tétrapodes qui inclut les amniotes et tous les représentants plus proches de ces derniers que les amphibiens modernes. Il est défini par Michel Laurin en 2001 comme « le plus grand clade qui comprend Homo sapiens mais pas Ascaphus truei »[4],[5]. Laurin et Smithson (2020) définissent Pan-Amniota en conformité avec le PhyloCode comme « le plus grand clade total contenant Homo sapiens, mais pas Pipa pipa, Caecilia tentaculata et Siren lacertina »[2],[3].

La variante informelle du nom, « reptiliomorphes », est aussi parfois utilisée pour désigner les amniotes souches, c'est-à-dire une catégorie de tétrapodes ressemblant à des reptiles qui sont plus étroitement liés aux amniotes qu'aux lissamphibiens, mais ne sont pas eux-mêmes des amniotes ; le nom est utilisé dans ce sens, par exemple par Ruta, Coates et Quicke (2003)[6]. Un autre nom, « Anthracosauria », est aussi couramment utilisé pour le groupe, parce que les embolomères (Embolomeri), le groupe original des anthracosaures (dont le genre Anthracosaurus russelli, l'espèce-type du genre-type du taxon Anthracosauria) sont des reptiliomorphes selon plusieurs phylogénies, telle que celle utilisée par Benton[7].

Comme la position phylogénétique exacte des lissamphibiens au sein du tétrapodes reste incertaine, le contenu du taxon Reptiliomorpha est également incertain. Les deux hypothèses majeures concernant l'origine des lissamphibiens sont qu'ils sont soit des descendants de temnospondyles dissophoridiens, soit des lépospondyles microsauriens. Si la première hypothèse est vraie, alors le taxon Reptiliomorpha inclut tous les groupes de tétrapodes qui sont plus proches des amniotes que des temnospondyles. Ceux-ci inclurait les diadectomorphes, les seymouriamorphes, la plupart ou tous les lépospondyles, les gephyrostegidés, et éventuellement les embolomères ainsi que les chroniosuchiens[6]. De plus, plusieurs genres d'« anthracosaures » de position taxonomique incertaine seraient aussi probablement qualifiés de reptiliomorphes, y compris Solenodonsaurus (en), Eldeceeon, Silvanerpeton (en) ou encore Casineria. Cependant, si les lissamphibiens sont originaires des lépospondyles, alors le taxon Reptiliomorpha fait référence à des groupes plus proches des amniotes que ces derniers. Peu de groupes non-amniotes comptent comme reptiliomorphes selon cette définition, bien que les diadectomorphes soient parmi ceux qui se qualifient[8],[9],[10].

  1. (en) T. Rowe (J. Cracraft and M. J. Donoghue, eds.), Assembling the Tree of Life, Oxford, Oxford University Press, , 384–409 p. (ISBN 0-19-517234-5), « Chordate phylogeny and development »
  2. a et b (en) Phylonyms: A Companion to the PhyloCode, Boca Raton, CRC Press, , 789–792 p. (ISBN 978-1-138-33293-5), « Pan-Amniota T. Rowe 2004 [M. Laurin and T. R. Smithson], converted clade name »
  3. a et b (en) « Pan-Amniota », sur RegNum
  4. Laurin, M., « L'utilisation de la taxonomie phylogénétique en paléontologie: avantages et inconvénients », Biosystema, vol. 19,‎ , p. 197–211 (lire en ligne)
  5. (en) Grégoire Vallin et Michel Laurin, « Cranial morphology and affinities of Microbrachis, and a reappraisal of the phylogeny and lifestyle of the first amphibians », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 24, no 1,‎ , p. 56–72 (DOI 10.1671/5.1, S2CID 26700362)
  6. a et b (en) M. Ruta, Coates, M.I. et Quicke, D.L.J., « Early tetrapod relationships revisited », Biological Reviews, vol. 78, no 2,‎ , p. 251–345 (PMID 12803423, DOI 10.1017/S1464793102006103, S2CID 31298396)
  7. (en) Benton, M. J. (2000), Vertebrate Paleontology, 2nd Ed. Blackwell Science Ltd 3rd ed. 2004 – see also taxonomic hierarchy of the vertebrates, according to Benton 2004
  8. (en) David Marjanović et Michel Laurin, « Phylogeny of Paleozoic limbed vertebrates reassessed through revision and expansion of the largest published relevant data matrix », PeerJ, vol. 6,‎ , e5565 (ISSN 2167-8359, DOI 10.7717/peerj.5565, lire en ligne, consulté le )
  9. Michel Laurin, Océane Lapauze et David Marjanović, « What do ossification sequences tell us about the origin of extant amphibians? », Peer Community Journal, vol. 2,‎ (ISSN 2804-3871, DOI 10.24072/pcjournal.89, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) M. Laurin et Reisz, R.R., « A new study of Solenodonsaurus janenschi, and a reconsideration of amniote origins and stegocephalian evolution », Canadian Journal of Earth Sciences, vol. 36, no 8,‎ , p. 1239–1255 (DOI 10.1139/e99-036, lire en ligne)

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