Rouille (maladie)

Écidies (I) d'Uromyces dactylidis sur la ficaire.
Urédies (II) de Gymnosporangium juniperi-virginianae sur un genévrier.
Urédie (II) de Phragmidium mucronatum sur un églantier.
Écidies (I) de Chrysomyxa abietis sur l'épicéa (Épinette).

Les rouilles sont un ensemble de maladies cryptogamiques des plantes vasculaires dont les agents pathogènes responsables sont des champignons basidiomycètes (Fungi) de l'ordre des Pucciniales (anciennement Uredinales) et plus largement appartenant à la sous-division des Pucciniomycotina.

Ces champignons phytopathogènes sont des parasites obligatoires biotrophes, ne pouvant se développer que sur un végétal vivant, et dont les espèces sont hautement spécialisées. Elles se manifestent par des taches ou des pustules apparaissant sur les feuilles. Le cycle de vie de ces champignons est complexe : lorsqu'il est complet, il caractérisé par l’émission temporaire et successive de cinq types de spores naissant dans des structures différentes sur des organes annuels comme les feuilles et les tiges, plus rarement sur des organes vivaces comme les troncs ou les racines. Il est également caractérisé par des changements d'hôte souvent très éloignées les uns des autres du point de vue phylogénique, comme par exemple les graminées et les arbres.

Les champignons de la rouille sont très répandus et se rencontrent régulièrement. Ils sont surtout visibles en été et en automne dans leur stade écidie (I) et urédie (II), le plus souvent orange vif. Afin de déterminer l'espèce et le stade de développement, il est souvent indispensable d'utiliser un microscope afin d'étudier les spores. En effet, la classification des champignons de la rouille se base sur leur forme, leur couleur, leur taille et leur ornementation ainsi que la présence ou l'absence de papilles, de pores germinatifs ou de pédoncules. De plus, certaines espèces comme celles du genre Melampsora forment des éléments stériles appelés paraphyses, dont la forme, la taille et l'épaisseur de la paroi sont également importantes pour la détermination[1].

Parmi les espèces à l'impact agricole majeur se trouvent notamment Puccinia graminis, agent de la rouille noire, Puccinia striiformis, agent de la rouille jaune du blé et Puccinia recondita, agent de la rouille brune du blé dont les hôtes principaux sont, pour ces trois espèces, de nombreuses céréales comme le blé, l'orge et l'avoine alors que l'hôte intermédiaire est principalement l'Épine-vinette. Se rencontrent également Uromyces betae, agent de la rouille de la betterave avec pour hôtes uniques la Bette maritime et les betteraves cultivées ; Melampsora lini, agent de la rouille du lin avec pour hôte unique le Lin cultivé ; Puccinia asparagi, agent de la rouille de l'asperge avec pour hôte unique l'Asperge.

Parmi les espèces sauvages communes en Europe occidentale se trouvent par exemple Coleosporium tussilaginis dont l'hôte principal est le tussilage et l'hôte secondaire un pin ; Puccinia lagenophorae dont le cycle de vie a lieu uniquement sur le même hôte comme la pâquerette ou le séneçon commun ; Puccinia malvacearum uniquement sur une Malvacée, Puccinia poarum sur le tussilage comme hôte principal et les graminées du genre Poa comme hôtes intermédiaires et Puccinia taraxaci uniquement sur le pissenlit[1].

Par analogie, certaines maladies dues au genre Albugo, un Oomycètes, sont appelées rouille blanche comme la rouille blanche des crucifères et la rouille blanche de la patate douce. Cependant, elles correspondent à des symptômes différents et à un cycle de vie différent des rouilles dues aux Pucciniales.

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