Saturnisme

Saturnisme
Description de cette image, également commentée ci-après
Radiographie d'un genou humain montrant une ligne métaphysaire radio-opaque, fortement évocatrice du saturnisme.
Causes Plomb ou composé de plomb (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Symptômes Fatigue, hypertension artérielle, irritation oculaire (d), néphropathie, encéphalopathie, paralysie, tremblement, liseré de Burton, anémie, colique, douleur abdominale, constipation, malnutrition, amaigrissement, anorexie, pâleur du visage (d) et insomnieVoir et modifier les données sur Wikidata

Traitement
Médicament Pénicillamine, acide méso-2,3-dimercaptosuccinique et BAL - British Anti LewisiteVoir et modifier les données sur Wikidata
Spécialité Médecine d'urgenceVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 T56.0
CIM-9 984.9
DiseasesDB 7307
MedlinePlus 002473
eMedicine 815399
MeSH D007855
Patient UK Lead-Poisoning

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

[pas clair] Aux États-Unis, de 1976 à 1980, la diminution des taux de plomb dans l'air (plomb issu de l'essence plombée) a été nettement corrélée à celle de la plombémie (taux de plomb dans le sang). En France, selon l'INSERM[1],[2], la plombémie (taux de plomb dans le sang) moyenne est ainsi passée de 125 μg·l-1 à 65 μg·l-1 en 1998, soit encore près de 3 fois plus qu'aux États-Unis en 1991-1994 (23 μg·l-1). Depuis, la moyenne est même aux États-Unis tombée à 16 μg·l-1 en 1999-2002[3]

Le saturnisme est la maladie d'intoxication aiguë ou chronique par le plomb[4]. Elle n'est pas transmissible (du moins au sens infectieux du terme).

Chez l'humain, le seuil légal de danger ou quantité maximale tolérée est en France de 50 μg de plomb par litre de sang alors qu'il était de 400 μg en 1976[5], mais le consensus scientifique est que ses effets négatifs sur le cerveau et la cognition apparaissent avant ce taux, quelle que soit la dose[6],[7],[8],[9],[10]. Le jeune enfant, le fœtus et l'embryon y sont beaucoup plus sensibles que l'adulte.

Cette maladie, connue des anciens[11],[12] et des analyses d'ossements l'ont confirmé[13] était autrefois liée à la vaisselle et aux objets en plomb (récipients de cuisson, tuyauteries, réservoirs…) ou d'étains et d'émaux de poteries contenant du plomb[14],[15] ; les vapeurs de plomb des fonderies romaines antiques ont eu des retombées jusque dans les régions polaires[16].

L'enjeu de santé publique reste important. Le plomb est facteur de handicap mental, même à faible dose s'il contamine l'embryon ou le fœtus, et il affecte les capacités d'apprentissage de l'enfant (même pour des plombémies inférieures à 5 μg/dL[17] ; avec une perte de 0,46 points de QI par microgramme de plomb supplémentaire par décilitre de sang[18]). En 2022, une étude a fortement réévalué à la hausse sa toxicité cardiovasculaire qui serait encore au début des années 2020 source de 412 000 morts évitables par an[réf. nécessaire] rien qu'aux États-Unis (soit un décès sur six aux États-Unis)[19].

En s'appuyant sur le progrès de la chimie analytique, des praticiens et des chercheurs hospitaliers ont en 2010 proposé de compléter les bilans sanguins et bilans de santé classiques par un profil métallique[20].

Le plomb n'a aucun rôle utile connu dans l'organisme humain, animal, fongique ou végétal. Il est toxique au niveau cellulaire, quelle que soit sa concentration[21].

  1. Bretin, Philippe et al. Communiqué de presse [PDF], 1998.
  2. INSERM ; expertise collective ; Saturnisme, quelle stratégie de dépistage chez l'enfant [PDF] ; juillet 2008 ; INSERM ; 316 pages.
  3. (en) MMWR. « Blood lead levels, United States, 1999-2002 » MMWR 2005, 54 : 513-516.
  4. « Saturnisme », sur Ministère de la Santé et de la Prévention, (consulté le )
  5. Rapport Afee no 3 repris in Revue du Palais de la découverte, volume 26, no 255, de février 1998
  6. Bellinger DC & Needleman HL (2003). Intellectual impairment and blood lead levels. N Engl J Med. ;349(5):500–2
  7. Canfield RL, Henderson CR, Cory-Slechta DA, Cox C, Jusko TA, Lanphear BP. Intellectual impairment in children with blood lead concentrations below 10 μg per deciliter. N Engl J Med. 2003;348(16):1517–26
  8. Lanphear BP, Hornung R, Khoury J, Yolton K, Baghurst P, Bellinger DC, et al. Low-level environmental lead exposure and children’s intellectual function: an international pooled analysis. Environ Health Perspect. 2005;113(7):894–9.
  9. National Toxicology Program. Monograph on Health Effects of Low-level Lead. NTP US Department of Health and Human Services http://ntp.niehs.nih.gov/ntp/ohat/lead/final/monographhealtheffectslowlevellead_newissn_508.pdf (2012). Consulté le 22 janvier 2016.
  10. (en) Bret Ericson, Howard Hu, Emily Nash et Greg Ferraro, « Blood lead levels in low-income and middle-income countries: a systematic review », The Lancet Planetary Health, vol. 5, no 3,‎ , e145–e153 (ISSN 2542-5196, PMID 33713615, DOI 10.1016/S2542-5196(20)30278-3, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Waldron H.A (1973) « Lead Poisoning in the Ancient World » Medical History, 17, 391-399
  12. (en) Hodge A.T « Vitruvius, Lead Pipes and Lead Poisoning » American Journal of Archaeology 1981;85:486-491
  13. (en) C. C. Patterson H. Shirahata, and J. E. Ericson (1987) « Lead in Ancient Human Bones and Its Relevance to Historical Developments of Social Problems with Lead » Science of the Total Environment, 61, 167-200
  14. (en) Lionel and Diane Needleman (1985), "Lead Poisoning and the Decline of the Roman Aristocracy" ; Classical Views, 4(1), 63-94
  15. (en) U.S. Environmental Protection Agency « Lead Compounds: Hazard Summary » (1992, revised 2000) Technology Transfer Network, Air Toxics Website
  16. (en) Sungmin Hong, Jean-Pierre Candelone, Clair C. Patterson, Claude F. Boutron (1994) « Greenland Ice Evidence of Hemispheric Lead Pollution Two Millennia Ago by Greek and Roman Civilizations » Science 265:1841-1843
  17. Lanphear BP, Dietrich K, Auinger P & Cox C (2000), Cognitive deficits associated with blood lead concentrations <10µg/dL in US children and adolescents. Public Health Reports 115:521-529
  18. Canfield R.L & al. (2003). Intellectual Impairment in Children with Blood Lead Concentrations below 10 μg per Deciliter ; N Engl J Med 2003; 348:1517-1526April 17, 2003DOI: 10.1056/NEJMoa022848
  19. « Un décès sur six aux États-Unis serait attribuable au plomb ; Une étude épidémiologique très solide crée la surprise en affirmant que 400 000 décès seraient imputables au plomb chaque année aux États-Unis. Des estimations très importantes, aussi importantes que pour les morts dues au tabac. Le plomb serait très toxique, même à des taux extrêmement faibles. », sur France Culture, (consulté le )
  20. Jean-Pierre Goullé, Elodie Saussereau, Loïc Mahieu, Daniel Bouige, Michel Guerbet, Christian Lacroix (2010) « Une nouvelle approche biologique : le profil métallique » Annales de Biologie Clinique volume 68, numéro 4, 429-40, juillet-août 2010. DOI 10.1684/abc.2010.0442 (résumé)
  21. (en) H. A. Waldron, D. Stöfen (1974), Sub-clinical lead poisoning ; Academic Press, 224 pages

© MMXXIII Rich X Search. We shall prevail. All rights reserved. Rich X Search