Sciences arabes

Dans l'histoire des sciences, on désigne par sciences arabes, les sciences qui se sont épanouies en terres d'Islam entre le VIIIe siècle et le XVe siècle. L'adjectif « arabe » fait référence à la langue scientifique qui, à cette époque, permet de transmettre les connaissances scientifiques d'un bout à l'autre de l'empire arabo-musulman.

Les sciences arabes[1] se sont développées au Moyen Âge, dans le contexte politico-religieux de l'expansion arabe et musulmane. Le monde arabo-musulman est à son apogée scientifique du VIIIe au milieu du XIIIe siècle[2] : c’est l’« Âge d'or islamique ». Cette culture scientifique a pris son essor à Damas sous les derniers Omeyyades, puis à Bagdad sous les premiers Abbassides. Elle a débuté par des traductions accompagnées de lectures critiques des ouvrages de l'Antiquité en physique, mathématique, astronomie ou encore médecine, traductions qui ont contribué à former la culture arabe « classique »[3]. À l'inverse, à partir du XVIe siècle, « une forme de « résistance » au savoir médical et scientifique européen est avérée »[4].

Dans son Histoire des sciences, George Sarton montre comment après les Égyptiens, les Sumériens, les Grecs, les Alexandrins, les Romains, les Byzantins, les savants du monde musulman (Persans, Arabes, Berbères, juifs, chrétiens, musulmans) ont pris la relève, en une suite ininterrompue, de 750 à 1100. À l'inverse, selon le prix Nobel de physique, Abdus Salam, « De toutes les grandes civilisations de la planète, la communauté islamique est celle qui a fait à la science la place la plus restreinte »[5].

Selon Ahmed Djebbar, si les acquis sont incontestables dans de nombreux domaines, les arabo-musulmans ont cultivé l'hermétisme avec l'alchimie ou l'astrologie et ont également conservé le géocentrisme de Ptolémée[6].

  1. Bernard Lewis, Islam, Quarto Gallimard, (ISBN 978-2-07-077426-5), « L’Islam et les autres religions », p. 454.
  2. « Cette civilisation musulmane, maintenant si abaissée, a été autrefois très brillante. Elle a eu des savants, des philosophes. Elle a été, pendant des siècles, la maîtresse de l’Occident chrétien. […] de l’an 775 à peu près, jusque vers le milieu du XIIIe siècle, c’est-à-dire pendant cinq cents ans environ, il y a eu dans les pays musulmans des savants, des penseurs très distingués. » Ernest Renan, voir Wikiquote.
  3. Certains ouvrages des mécaniciens d'Alexandrie, comme le livre des appareils pneumatiques de Philon de Byzance, ne sont connus aujourd'hui que par l'intermédiaire des traductions en arabe.
  4. Jocelyne Dakhlia, « Homoérotismes et trames historiographiques du monde islamique », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 62e année,‎ , p. 1097–1120 (ISSN 0395-2649, lire en ligne, consulté le ).
  5. Anne-Marie Delcambre,, L'islam des interdits, p.73.
  6. Ahmed Djebbar, L'Âge d'or des sciences arabes, Actes Sud / Institut du monde arabe, octobre 2005 (ISBN 2-7427-5672-8).

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