Sophisme

Un sophisme est un procédé rhétorique, une argumentation, à la logique fallacieuse. C'est un raisonnement qui porte en lui l'apparence de la rigueur, voire de l'évidence, mais qui n'est en réalité pas valide au sens de la logique, quand bien même sa conclusion serait pourtant « vraie »[1].

À la différence du paralogisme, erreur dans le raisonnement d'un émetteur de bonne foi[2], ne cherchant pas à tromper le récepteur, le sophisme est quant à lui prononcé et énoncé avec l'intention cachée de tromper le destinataire ou l'auditoire afin, par exemple, de prendre l'avantage sur lui dans une discussion, dans le cadre d'un désaccord de fond, d'un débat entre deux thèses[3],[4].

Les sophismes peuvent avoir la forme d'un syllogisme (raisonnement qui repose sur des prémisses insuffisantes ou non pertinentes ou qui procède par enthymème, etc.)[5]. Ils peuvent aussi s'appuyer sur d'autres mécanismes oratoires ou psychologiques jouant par exemple avec l'émotion de l'auditoire, l'ascendant social du locuteur (argument d'autorité) ou des biais cognitifs (comme l'oubli de la fréquence de base) pour emporter l'adhésion temporaire ou conquérir une position dominante au cours d'une dispute ou d'un désaccord.

Dans la Grèce antique, les orateurs qualifiés de sophistes (grec ancien: σοφιστής, sophistes) dont le nom est à l'origine du terme sophisme, enseignaient l'éloquence et l'art de la persuasion par le verbe[1]. Et c'est pour démasquer leur rhétorique parfois fallacieuse que les philosophes ont couché par écrit les bases de la logique. Depuis les Réfutations sophistiques d'Aristote, de nombreux philosophes ont ainsi cherché à établir une classification générale des modalités du discours argumentatif et des sophismes pour, le plus souvent, s'en prémunir (Bacon, Mill, Bentham). Arthur Schopenhauer dans La Dialectique éristique (1830), montre l'efficacité dialectique du sophisme, par sa capacité à orienter la discussion, le discours, l'échange, autour de raisonnements employés à des fins de conversion de l'autre à une opinion plus qu'à des fins de manifestation de la vérité.

  1. a et b Éditions Larousse, « Définitions : sophisme - Dictionnaire de français Larousse », sur www.larousse.fr (consulté le ).
  2. « PARALOGISME : Définition de PARALOGISME », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
  3. « SOPHISMES ET PARALOGISMES - ontologyfreak.com », sur sites.google.com (consulté le )
  4. Michel Dufour, « On the difference between fallacy and sophism », OSSA Conference Archive,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « SYLLOGISME : Définition de SYLLOGISME », sur www.cnrtl.fr (consulté le )

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