Sources arabes sur les croisades

Les sources arabes sur les croisades ont longtemps été négligées dans l'historiographie occidentale. Les ouvrages de l'écrivain franco-libanais Amin Maalouf, Les Croisades vues par les Arabes et Léon l'Africain, ont relancé l'intérêt pour ces documents.

D'après l'historien Richard Fletcher : « Pour les écrivains islamiques contemporains [des faits], les croisades n’étaient guère que des escarmouches qui infligeaient des piqûres d’épingle aux confins du monde islamique. » En fait, il faut distinguer les États et dynasties musulmans de Syrie et d'Égypte pour qui les Francs étaient des adversaires (et parfois des alliés) directs des autres royaumes du monde musulman (Mésopotamie, Perse, Asie centrale, Maghreb) pour lesquels la réflexion de R. Fletcher s'applique davantage.

Car, pendant ces croisades, il se passe bien d'autres événements dans le monde musulman. D'abord, les Turcs seldjoukides continuent de conquérir ce qui reste de l’Empire byzantin : avec la bataille des Mille Têtes en 1176 (bataille de Myriokephalon), Byzance perd définitivement sa puissance militaire.

Ensuite, pendant toute cette période, le monde musulman est secoué par diverses factions et chefs de guerre qui se taillent des empires les uns sur les autres : les 4 branches seldjoukides, les 6 branches ayyoubides, les Mamelouks, les Ismaéliens, les Chiites, etc. Sans compter les guerres de succession dans lesquelles frères, oncles et neveux se déchirent.

Enfin, le monde musulman fait face à la même époque à une autre offensive : l’irruption des armées mongoles de Gengis Khan. En 1258, les Mongols s’emparent de la capitale, Bagdad, pillent la ville, massacrent le calife et une partie de sa famille, une autre se réfugiant en Égypte. C’est la fin de la dynastie des Abbassides.


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