Le territoire du royaume de France sous l'Ancien Régime (période des Temps modernes, de la fin du Moyen Âge à 1789) est divisé en entités administratives variables selon leur domaine de compétence : les circonscriptions administratives, judiciaires, militaires, religieuses, etc. dont relève un lieu donné (village ou ville) ont des chefs-lieux et des territoires le plus souvent différents.
Une vision rétrospective parle de « province » pour les subdivisions du royaume, mais aucune entité politique principale n’a officiellement ce titre sous l’ancien régime (voir plus bas pour précisions).
Ce système, encore imprégné par la féodalité, est démantelé en 1790 par l'Assemblée nationale constituante , qui crée un découpage hiérarchisé (commune, canton, district, département) et homogène (par exemple, le département est aussi le cadre du diocèse), encore présent de nos jours.
Les principales circonscriptions de l'Ancien Régime sont :
À ces circonscriptions relativement rationnelles s'ajoutent celles qui sont issues de l'époque féodale, encore très prégnantes au XVIe siècle, leur rôle diminuant par la suite : les différents fiefs dans lesquels s'exerce le pouvoir de seigneurs plus ou moins puissants (au XVIIIe siècle, le duché de Nevers est un grand fief que ne détient pas encore le roi de France, mais il en existe beaucoup de moindre importance).
Il n'existe pas à cette époque d'entités portant officiellement le nom de « province » (sauf dans certains ordres religieux catholiques). C'est après la Révolution que des interprétations ont assimilé les gouvernements militaires à des provinces historiques et culturelles. Or la coïncidence des limites des gouvernements avec ces « provinces » n'est pas toujours impeccable (par exemple le gouvernement du Languedoc ne représente qu'une fraction limitée de l'aire de distribution de la langue d'oc, dont il tire pourtant son nom). Cela a constitué une source de confusion quant aux limites de certaines provinces[1].
Aujourd'hui, le terme de « province » continue d'être utilisé, malgré certaines réticences, qui lui font parfois préférer le terme de « régions », considéré comme moins condescendant, pour désigner les ensembles géographiques régionaux qui conservent une identité culturelle et linguistique, notamment dans la littérature touristique.
Emprunté aux institutions romaines, les conquêtes étant divisées dès l'époque de la République en provinciae (notamment la Provincia romana, la Provence), le mot « province » apparait en français au XVe siècle et n'a cessé ensuite de se diffuser tant dans les actes officiels que dans l'usage commun. Quel que soit le siècle ou le dictionnaire consulté, la définition du mot reste souvent floue, en raison de la coexistence de plusieurs systèmes de découpages territoriaux sous l'Ancien Régime.
Certains géographes du XIXe siècle, comme Onésime Reclus, ont critiqué la notion de « provinces » et d'« identités provinciales », niant parfois qu'elle corresponde à quelque réalité tangible que ce soit. De fait, les multiples listes et cartes dénombrant les provinces de France ne sont ni parfaitement superposables ni exactement comparables. Il n'en demeure pas moins que la toponymie d'un bon nombre de subdivisions territoriales de l'Ancien régime renvoie aux civitates gauloises de l'Empire romain[pas clair][Note 1].
Essai de définition : il s’agit d’un territoire, en général de grande étendue, dont les habitants se reconnaissent des origines, des mœurs, des usages, des langues et des institutions communes. Ces territoires disposent de statuts, de coutumes et de privilèges particuliers, différents de ceux en usage dans d'autres provinces. La province est en général formée de la réunion de pays (les anciens pagi de la Gaule romaine), comprend souvent plusieurs grandes villes et est souvent décrite comme composée d'une partie « haute » (plus proche de Paris) et « basse » (plus éloignée), notamment en Bratagne.
Avant la Révolution, la France était constituée de circonscriptions territoriales issues de l'histoire, de la géographie et du peuplement qui étaient différentes selon les différents pouvoirs qui s'y exerçaient, avec des catégories différentes comme métropoles, diocèses, duchés, baronnies, gouvernements, États, élections, généralités, intendances, parlements, pays, bailliages, sénéchaussées , etc., chacune de ces catégories empruntaient le nom d'une province, sans recouvrir la même étendue géographique. Ainsi, le ressort du parlement d'Artois[2] ne correspondait pas au même territoire que le gouvernement d'Artois ou que l'intendance d'Artois.[pas clair]
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