Tours de l'Himalaya

Tours dans le district de Danba, dans le Sichuan.
Tours du royaume des Xia occidentaux ou Minyak des Tangoutes.
Conquête des tours par les armées mongoles et mandchoues au XVIIIe siècle, lors de la campagne de Jinchuan, près du temple Ragu (拉枯喇嘛寺), dans le Sichuan, peinture des années 1770.

Les tours de l'Himalaya, ou tours du Sichuan et du Tibet[1], ou encore tours de pierre stelliformes de la Chine du Sud-ouest[2], sont de hautes tours de pierre élevées dans ce que les Tibétains appellent le Kham, une région habitée par les Tibétains (nord-ouest du Sichuan et sud-ouest du Qinghai) et les régions chinoises des Qiangs[3] dans la province du Sichuan et dans la région autonome du Tibet. De plan extérieur carré, hexagonal, octogonal, en étoile ou en croix selon les lieux, elles ont été construites par différentes minorités (Tibétains et Qiang) peuplant ces régions.

Lorsqu'elles se dressent à des emplacements stratégiques, ce sont des tours de défense ou de guet. D'autres, édifiées dans des villages de plaine agricole à la jonction de routes commerciales, peuvent avoir servi à emmagasiner des denrées de prix. Dans les régions de Kongpo et de Danba, les tours semblent vouées à manifester le prestige de la famille au sein de la communauté. Une thèse veut que les tours servaient à stocker les marchandises de l'ancienne Route du thé et du cheval, la chamagudao, quand les chevaux du Tibet s'échangeaient contre le thé du Yunnan et du Sichuan.

Mentionnées par l'exploratrice Isabella Bird à la fin du XIXe siècle et par l'explorateur Frank Kingdon-Ward (en) en 1935, elles furent « découvertes » par Michel Peissel en 1982[4] puis « redécouvertes » en 1994 et 1996 par Mathieu Col ("Derrière la Montagne" publié en 2000 chez Publibook) et vers la fin des années 1990 par l'exploratrice française Frédérique Darragon qui a fait d'elles son sujet d'étude[5].

Elles sont appelées en chinois en fonction du style correspondant à la minorité, pour les tours tibétaines : chinois : 藏民高碉 ; pinyin : zàngmín gāodiāo ; litt. « haute tour de pierre tibétaines », ou pour les tours qiangs : 羌族碉楼, qiāngzú diāolóu ou par ellipse, 羌碉, qiāngdiāo[3]. Plus généralement, ce type de construction est encore appelé diao (diāo), diaofang (碉房, diāofáng) ou diaolou (碉楼, diāolóu, « bâtiment de pierre »), des mots qui ont une connotation défensive, diao signifiant « forteresses »[6],[7]. 碉 est composé des clés (pierre) et (circonférence), signifiant qu'il s'agit de bâtisses entourées par des pierres, ce qui n'est pas le cas des maisons traditionnelles des plaines de Chine.

  1. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées darragon
  2. (en) Frédérique Darragon, The Star-shaped Towers of the Tribal Corridor of Southwest China, in Journal of Cambridge Studies, vol. 4, N. 2, juin 2009, pp. 67-83, p. 72 : « Uniqueness of stone star-shaped towers of South-west China »
  3. a et b (zh) « 羌碉 », sanjiang.com.cn (consulté le ).
  4. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées newsweek
  5. Frédérique Darragon, The Star-shaped Towers…, op. cit., p. 73 : « In the late 90’s, as I was traveling on my own and on foot in remote valleys of Sichuan and Tibet looking for snow leopards, I had repeatedly stumbled upon groups of stone free-standing towers, some taller than a 15 story building. »
  6. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Emma Tassy
  7. Frédérique Darragon, The Star-shaped Towers…, op. cit., p. 69 : « Today, in mandarin Chinese, they are still called “Diao”, “Diao-fang” and “Diao-lou” (Note 3: These words have a defensive connotation since “diao” means fortress. »

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