Voltaire

Voltaire
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François-Marie Arouet dit Voltaire (1724 ou 1725), d'après Nicolas de Largillierre, exposé au château de Versailles.
Nom de naissance François-Marie Arouet
Alias
Voltaire
Naissance
Paris, Drapeau du royaume de France Royaume de France
Décès (à 83 ans)
Paris, Drapeau du royaume de France Royaume de France
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Français
Mouvement Lumières
Genres
Adjectifs dérivés « voltairien »

Œuvres principales

Compléments

Voltaire, de son vrai nom François-Marie Arouet, né le à Paris où il est mort le , est un écrivain et philosophe[n 1] français, jouissant de son vivant d'une célébrité internationale et considéré aujourd'hui comme figure emblématique et centrale des Lumières[1].

Féru d'arts et de sciences, ami et collaborateur des encyclopédistes, Voltaire marque son époque par sa production littéraire et ses engagements politiques. Son influence sur les classes éduquées est considérable dans les décennies qui précèdent la Révolution française et tout au long du XIXe siècle, en particulier dans les milieux bourgeois anticléricaux.

Adversaire implacable des religions révélées, mais déiste ou théiste[2], il dénonce dans son Dictionnaire philosophique le fanatisme religieux de toutes les époques, tant en France que dans d'autres pays. Mettant sa notoriété au service des victimes de l’intolérance religieuse ou de l’arbitraire, il prend position dans des affaires qu’il a rendues célèbres : les affaires Calas, Sirven, celles du chevalier de La Barre et du comte de Lally-Tollendal.

Partisan d’une monarchie modérée et libérale éclairée par les « philosophes », il a pour modèle le système britannique de gouvernement issu de la révolution de 1688, qu'il a pu observer lui-même lors de son séjour anglais de 1726 à 1728[3]. Il croit un moment trouver dans les « despotes éclairés » (Frédéric de Prusse et Catherine de Russie) des princes modèles. Il est en revanche méfiant à l'égard du régime républicain, à la différence de Rousseau, citoyen de la république de Genève.

Pour le XVIIIe siècle, Voltaire est avant tout poète. On le désigne comme « l'auteur de La Henriade » (du nom de son poème épique à la gloire d'Henri IV), et ses tragédies (ou « poèmes dramatiques ») assurent sa renommée littéraire à l'égal d'un Racine ou d'un Corneille : Œdipe, sa première pièce, est un triomphe sous la Régence ; Zaïre est certainement le plus grand succès de théâtre de son siècle. De nos jours, ce sont plutôt ses contes philosophiques qui sont retenus par la mémoire scolaire : Candide ou l'Optimisme au premier chef, mais également Zadig, Micromégas, L'Ingénu ou encore La Princesse de Babylone. Épistolier infatigable, sa correspondance monumentale est estimée à quarante mille lettres, dont quinze mille nous sont connues[4].

Également historien, titulaire à partir de 1746 d'une charge officielle d'historiographe du roi, il est l'auteur dans ce domaine d'une œuvre importante qui comprend notamment l'Histoire de Charles XII, Le Siècle de Louis XIV, le Précis du siècle de Louis XV, et l'Essai sur les mœurs, ouvrages comptant parmi les premiers essais historiques modernes[5]. Sa philosophie de l'histoire fait de lui un précurseur du déterminisme historique du XIXe siècle et de l'histoire culturelle au XXe siècle.

Anglomane[6], à son retour de Londres Voltaire diffuse dans ses Lettres philosophiques des idées alors méconnues en France : le système de l'attraction universelle de Newton, l'empirisme de Locke, mais aussi le théâtre de Shakespeare, au sujet duquel il se montre ambivalent.

Tout au long de sa vie, Voltaire fréquente les grands de ce monde et les monarques, mais se retrouve souvent aux prises avec les autorités politiques, ce qui le conduit à la Bastille à deux reprises dans sa jeunesse, et par la suite à une série d'exils : d'abord l'Angleterre, ensuite Cirey auprès d'Émilie du Châtelet, puis la cour de Prusse où il se brouille avec Frédéric II avant de fuir Berlin en 1753. Après plusieurs mois d'errance, interdit de rentrer à Paris[7], il se réfugie aux Délices sur le territoire de Genève, puis acquiert en 1759 le domaine de Ferney, à la frontière entre le royaume de France et la république de Genève[8]. Revenu à Paris en 1778, après une absence de près de vingt-huit ans, il y est ovationné par ses admirateurs et y meurt quelques semaines plus tard à 83 ans.

Voltaire aime le confort, les plaisirs de la table et de la conversation qu’il considère, avec le théâtre, comme l’une des formes les plus abouties de la vie en société. Il acquiert une fortune considérable dans des opérations spéculatives, surtout la vente d'armes, et dans la vente de ses ouvrages, ce qui lui permet de s’installer en 1759 au château de Ferney et d'y vivre sur un grand pied, tenant table et porte ouvertes. Le pèlerinage à Ferney fait partie en 1770-1775 du périple de formation des classes supérieures européennes sympathisant avec le parti philosophique. Investissant ses capitaux, il fait du village misérable de Ferney une petite ville prospère. Généreux, d'humeur gaie, il est néanmoins chicanier et parfois féroce et mesquin avec ses adversaires comme Jean-Jacques Rousseau, Crébillon[9] ou Lefranc de Pompignan.

Les révolutionnaires de 1789, partisans de la monarchie constitutionnelle, voient en lui un précurseur, plus qu'en Rousseau, de sorte qu'il entre au Panthéon en 1791, le deuxième après Mirabeau. À l'initiative du marquis de Villette qui l'a hébergé durant son séjour à Paris, le « quai des Théatins » où l'écrivain est mort est rebaptisé « quai Voltaire ». Sa popularité est moindre auprès du gouvernement montagnard de 1793-1794 : Robespierre étant un admirateur de Rousseau.

Il est célébré par la IIIe République : dès 1870, à Paris, un boulevard, une impasse et une place[10] portent son nom, il a nourri, au XIXe siècle, les passions antagonistes des adversaires et des défenseurs de la laïcité de l’État et de l’école publique, et, au-delà, de l’esprit des Lumières[pas clair].


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  1. Antoine Lilti, « L’héritage des Lumières: », Lumières, vol. N° 35, no 1,‎ , p. 149–158 (ISSN 1762-4630, DOI 10.3917/lumi.035.0149, lire en ligne, consulté le )
  2. René Pomeau, La religion de Voltaire, Nizet, , 547 p. (ISBN 978-2-7078-0331-3), p. 428 et suivantes
  3. « LETTRES PHILOSOPHIQUES », dans Œuvres complètes de Voltaire (Complete Works of Voltaire) 6B, Liverpool University Press, , 1–314 p. (ISBN 978-1-83764-120-8, lire en ligne)
  4. Voltaire, « Préface », dans Lettres choisies, édition de Nicholas Cronk, , p. 7.
  5. Essai sur les mœurs et l’esprit des nations, édition de René Pomeau, Classiques Garnier, 2020, tome I, p. XXVIII-XXIX.
  6. Claude J. Nordmann, « Anglomanie et anglophobie en France au XVIIIe siècle », Revue du Nord, vol. 66, no 261,‎ , p. 789 (ISSN 0035-2624, DOI 10.3406/rnord.1984.4047, lire en ligne, consulté le )
  7. Graham Gargett, Rene Pomeau et Christiane Mervaud, « Voltaire en son temps. Vol. III: De la Cour au jardin: 1750-1759 », The Modern Language Review, vol. 89, no 4,‎ , p. 1006 (ISSN 0026-7937, DOI 10.2307/3733946, lire en ligne, consulté le )
  8. Qui ne fait pas encore partie des cantons suisses confédérés.
  9. Dans Étude sur la vie et le théâtre de Crébillon (p. XXXIII), Maurice Dutrait évoque les « mesquineries » et les « fourberies chez un aussi grand personnage que Voltaire » ; il rappelle le jugement de Saint-Beuve sur les « misères » de cet écrivain qu’il admire, et cite le chevalier du Alleurs à ce sujet : « Le caractère de Voltaire dégoûtera toujours de son talent ».
  10. Devenue depuis la place Léon-Blum.

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