Wahhabisme

Wahhabisme
Repères historiques
Fondation XIIe siècle du calendrier hégirien
Fondateur(s) Mohammed ben Abdelwahhab
Lieu de fondation Drapeau de l'Arabie saoudite Nejd, Arabie saoudite
Fiche d'identité
Courant religieux Islam sunnite
Localisation Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite
Drapeau du Qatar Qatar
Pages connexes Hanbalisme

Le wahhabisme[1] (arabe : الوهابية) est un mouvement fondamentaliste de réforme se réclamant de l'islam sunnite hanbalite[2],[8] [9], affirmant prôner « un retour aux pratiques en vigueur dans la communauté musulmane du prophète Mahomet et ses premiers successeurs ou califes »[10],[11]. Il est étroitement lié au mouvement salafiste[12].

Le prédicateur et théologien Mohammed ben Abdelwahhab (1703-1792) est considéré comme le fondateur du mouvement vers 1740. Il s'allie avec Mohammed Ibn Saoud, le fondateur de la dynastie saoudienne, vers 1744-1745, alliance qui perdure encore aujourd'hui entre la famille de ses descendants, Al ach-Cheikh, et la dynastie Al Saoud.

L'un des principes centraux du wahhabisme est la qualité de Dieu où toute association d’être ou objet avec Dieu, telle que le « culte des saints », est considérée comme une forme de polythéisme (shirk)[10],[13],[14].

Le wahhabisme est aujourd'hui la forme officielle de l'islam se réclamant du sunnisme hanbalite en Arabie saoudite et, sous une forme atténuée, au Qatar. Toutefois, les intéressés et officiels saoudiens récusent hautement l'utilisation de ce terme à leur égard[15],[16] : la doctrine qu'ils suivent est selon eux évolutive[17], contrairement à la doctrine wahhabite qui enseigne qu'une seule interprétation des textes religieux est possible et qu'il n'y aurait donc pas de place pour un pluralisme islamique[18].

Les estimations du nombre d'adhérents au wahhabisme varient selon les sources. Mehrdad Izady avance le chiffre de moins de 5 millions de wahhabites dans la seule région du golfe Persique (contre 28,5 millions de sunnites d'autres écoles, et 89 millions de chiites). Avec l'envol de la manne pétrolière notamment (chocs pétroliers de 1973 et 1979), le mouvement s'est internationalisé à partir des années 1970. Le wahhabisme a été accusé d'être une source de terrorisme mondial[19], ou tout au moins d'inspirer l'idéologie salafiste djihadiste embrassée par Al-Qaïda et l'État islamique (Daesh)[20],[21].

Dans l'usage contemporain, le « wahhabisme » et le « salafisme » sont souvent considérés comme des termes synonymes[18] pour désigner des mouvements d'origine différente ayant fusionné dans les années 1960[22]. Ces mouvements se réclament d'Ibn Taymiyya et de Mohammed ben Abdelwahhab.

  1. Houda Belabd, « Au 19ème siècle déjà, la réponse cinglante d’un alem marocain à Ibn Abdelwahab », sur https://www.medias24.com, (consulté le ).
  2. (en) Bernard Haykel, « Salafī Groups », dans John L. Esposito, The Oxford Dictionary of Islam, Oxford, UK, Oxford University, 2prédisent 009 (ISBN 978-0195305135), p. 275
  3. a et b Benjamin Barthe, « Contre Riyad, un conclave antiwahhabite », Le Monde,‎ , p. 4 (ISSN 0395-2037, lire en ligne)
  4. a et b (en) Samer Al-Atrush, « Sunni Islam riven a new by ancient dispute », dailymail,
  5. (en) Walled Abdul Rahman, « Al-Azhar’s Grand Imam: My Speech Did Not Exclude any Sect at Grozny », Asharq al-Awsat,
  6. (ar) « الغضب يتواصل بالسعودية بعد مؤتمر الشيشان.. وآل الشيخ: لنترك السيسي لمصيره », cnn.com,‎
  7. (en) Ahmed Megahid, « Grozny conference stirs criticism of al-Azhar », The Arab Weekly, no 73,‎ , p. 73 (lire en ligne)
  8. Certains sunnites disputent l'orthodoxie sunnite des wahhabites : cela a notamment été le cas fait dans la déclaration finale d'une conférence tenue en , à Grozny sous le patronage du président tchétchène, Ramzan Kadyrov[3]. Par ailleurs, plusieurs participants a cette conférence se sont dissocié de cette déclaration[4], et notamment, le cheikh Ahmed el-Tayeb[5],[6], ainsi que l’institution dont il est grand iman, l’université al-Azhar au Caire[7], laquelle est considérée comme l'institution de référence dans l’islam sunnite[3]. La déclaration finale de la conférence de Grozny aurait par ailleurs été amendée pour finalement reconnaître le salafisme, et par extension le wahhabisme, comme une forme de l'orthodoxie sunnite[4]
  9. « L’Imâm Ibnou ‘Âbidîn dénonce la secte wahhabite », Islam Sunnite,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. a et b (en) Eugene Rogan, The Arabs : A History, New York, Basic Books, , 608 p. (ISBN 978-0-465-02504-6), p. 54-55
  11. (en) David Commins, The Wahhabi Mission and Saudi Arabia, I.B.Tauris, , ix

    « Thus, the mission's devotees contend that 'Wahhabism' is a misnomer for their efforts to revive correct Islamic belief and practice. Instead of the Wahhabi label, they prefer either Salafi, one who follows the ways of the first Muslim ancestors (salaf), or muwahhid, one who professes God's unity. »

  12. (pt) « CO16254 », sur www.rsis.edu.sg (consulté le ).
  13. Nadra Moutran, Syrie de demain : rance et Syrie, Syrie proprement dite, gouvernement et administration, religion et races, Paris, Plon-Nourrit, , 502 p. (lire en ligne), p. 311-336
  14. Henri Laoust, Les Schismes Dans L'islam, Paris, Payot, , 608 p. (ISBN 978-0-465-02504-6), p. 321-323
  15. Sami Kiliç, « Le chef de la diplomatie saoudienne : «Le wahhabisme n'existe pas» »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), zamanfrance.fr,
  16. « Saudi Prince Salman: The Term 'Wahhabi' Was Coined by Saudi Arabia's Enemies », sur www.islamdaily.org (consulté le )
  17. « There is no such thing as Wahabism, Saudi prince says | The National », sur www.thenational.ae (consulté le )
  18. a et b (en) Quintan Wiktorowicz, « Anatomy of the Salafi Movement », Studies in Conflict & Terrorism, Taylor & Francis Group, LLC, vol. 29,‎ , p. 207–239 (ISSN 1057-610X, lire en ligne)
  19. Laure Mandeville, « 11 Septembre : ces 28 pages qui menacent l'axe Washington-Riyad », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  20. (en) Patrick Cockburn, The Rise of Islamic State : ISIS and the New Sunni Revolution, London, UK, Verso, , 192 p. (ISBN 978-1-78478-040-1), p. 6
  21. Kamel Daoud, « L'Arabie saoudite, un Daesh qui a réussi », New York Times,‎ (lire en ligne) - en anglais : "Saudi Arabia, an ISIS That Has Made It"
  22. (en) Stephane Lacroix, « Al-Albani's Revolutionary Approach to Hadith », ISIM Review, Leiden University, no 21,‎ (ISSN 1871-4374, lire en ligne, consulté le )

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