Zone morte

Les cercles rouges indiquent l'emplacement et la taille de nombreuses zones mortes (en 2008). Les points noirs représentent des zones mortes de taille inconnue. La taille et le nombre de zones marines mortes – des zones où les eaux profondes sont si pauvres en oxygène dissous que les créatures marines ne peuvent pas survivre (à l’exception de certaines bactéries spécialisées) – ont augmenté au cours du dernier demi-siècle[1].
Privés d'oxygène, des organismes meurent, et leur décomposition amplifie le déficit en O2. Ici un fond marin en mer Baltique occidentale.

Une zone morte est une zone hypoxique (déficitaire en oxygène dissous) située dans un environnement aquatique (mers, océans, estuaires, grands lacs, mares, etc.).

Les études conduites en mer Baltique et aux États-Unis depuis la fin des années 1990 montrent que nombre de poissons, dont on pourrait penser qu'ils puissent facilement les fuir, y perdent rapidement connaissance et meurent asphyxiés. Comme on l'a observé au moyen de films pris par des robots[2],[3], si dans certains cas, certains poissons semblent pouvoir échapper à la mort, les crustacés tels que homards, langoustes ou crevettes se déplacent trop lentement pour échapper à l’asphyxie. Quant aux moules, huîtres et autres organismes fixés, ils sont condamnés. Les coraux et de très nombreux animaux coloniaux meurent, et leur putréfaction contribue à accentuer le phénomène. Des espèces liées aux détritus et aux zones sans oxygène s'y développent, comme les gobies et les méduses dont certaines pullulent[4].

En janvier 2018, le groupe de travail international « Global ocean oxygen network » indique dans la revue Science que la proportion de zones de haute mer dépourvues de tout oxygène a plus que quadruplé en 50 ans. Les sites faiblement oxygénés situés près des côtes (incluant les estuaires) ont été décuplés depuis 1950[5],[6],[7]. Ces zones ont des impacts de plus en plus importants sur la pêche et les écosystèmes.

Selon l'IPBES (2019), 400 millions de tonnes de déchets industriels finissent chaque année en mer, qui avec les apports de fertilisants ont augmenté le nombre de zones mortes (passé à 400 en 2016, avec une surface cumulée dépassant 245 000 km2, soit plus que la surface du Royaume-Uni)[8].

  1. (en) « Aquatic Dead Zones » [archive du ], sur Nasa Earth Observatory, (consulté le )
  2. Observations faites dans les zones mortes de l'Oregon
  3. Informations sur le monitoring d'une dead zone en Oregon consulté 2010 04 02
  4. Philippe Cury et Pauly Daniel, Mange tes méduses ! Réconcilier les cycles de la vie et la flèche du temps, Odile Jacob, , p. 116.
  5. « Désoxygénation de l’océan : une grande étude en révèle les dangers et les solutions », sur CNRS, (consulté le ).
  6. « Les océans en manque d'oxygène », sur Libération, (consulté le ).
  7. (en) Breitburg, D., Levin, L., Oschlies, A., Grégoire, M., Francisco P. Chavez, F., Conley, D., Garçon, V., Gilbert, D., Gutiérrez, D., Isensee, K., Jacinto, G., Limburg,K., Montes, I., Naqvi, S.W.A., Pitcher, G., Rabalais, N., Roman, M., Rose, K., Seibel, B., Telszewski, M., Yasuhara, M., Zhang,J., 2018, Declining oxygen in the global ocean and coastal waters, Science, 4 janvier 2018.
  8. Communiqué IPBES ; voir documents pédagogiques annexes préparés : dont cette animation.

© MMXXIII Rich X Search. We shall prevail. All rights reserved. Rich X Search